12 Décembre 2021
Lectures : So 3, 14-18a; Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6 ; Ph 4, 4-7; Lc 3, 10-18
Dimanche dernier Jean-Baptiste invitait à « Préparer le chemin du Seigneur » … aujourd’hui il répond à la question « Que devons-nous faire? » qui lui est posée trois fois.
Mais avant d’entendre l’évangile d’aujourd’hui nous avons entendu trois textes nous invitant à la Joie…:
« Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! »…. « De tout ton cœur bondis de joie » nous dit Sophonie
« Jubilez, criez de joie, habitants de Jérusalem » nous exhorte Isaïe par son Cantique
« Frères, Soyez toujours dans la joie du Seigneur »… « Soyez dans la joie, le Seigneur est proche » répète St Paul
Trois fois la Joie! Une telle insistance sur la Joie, entendue en 2021, n’est-elle pas inconvenante?
« Soyez toujours dans la Joie! »…
– Comment entendre cela alors que depuis bientôt 2 ans nous somme confrontés à une pandémie qui n’en fini pas….?
– Comment entendre cela après avoir reçu le rapport sur les abus perpétrés dans l’église et couverts par un si long secret …?
– Comment entendre cela alors que se multiplient les signaux sur le climat les plus alarmants pour l’avenir de l’humanité…?
– Comment entendre cela quand on est confronté au chômage, au mal logement, à la maladie, à la solitude….?
Paul, après les prophètes, était-il bien raisonnable? Sans doute, car lorsqu’il écrivait cette lettre il avait déjà passé 2 ans en prison.
Avec Paul, Sophonie, Isaïe, nous sommes invités à être dans la Joie.
Nous vivons déjà de multiples petites joies lors d’évènements heureux : une naissance, un concert, une réussite à un examen, une belle fête, un partage…
Aujourd’hui nous sommes invités à vivre cette Grande Joie que représente la venue du Sauveur.
Lisant maintenant notre évangile nous voyons que les gens sont dans l’attente de quelque chose qui se manifeste en un même demande répétée trois fois (c’est donc important).
– « Que devons-nous faire? » demandent les foules qui venaient se faire baptiser par Jean…
– « Maitre, que devons-nous faire? » demandent des percepteurs…
– « Et nous, que devons-nous faire? » demandent des soldats…
La question émane d’une foule de gens, dont certains sont dans une situation délicate quant à la religion et au respect de la Loi.
Ces gens ont-ils mauvaise conscience ? C’est possible. C’est même probable. La mauvaise conscience n’a pas que des effets négatifs. Elle a toujours été l’aiguillon d’un retour sur soi.
Oui, les réponses de Jean-Baptiste conduisent le peuple à s’interroger sur sa personne : Se pourrait-il qu’il soit le Messie attendu ? Et là aussi, Jean-Baptiste a une réponse simple, claire, sans ambigüité : Le Messie, ce n’est pas lui ; le Messie, c’est celui qui doit encore venir, et qui est radicalement différent.
Pourquoi Jean Baptiste ne peut être le Christ ? : Pour préparer le chemin du Seigneur, il nous demande de pratiquer le partage, la justice, l’équité, la droiture, comme nous le faisons naturellement, pas de nous dépasser.
Jésus-Christ, lui, ne se contentera pas d’une application réaliste de la Loi, mais il se livrera à une radicalisation de la Loi, de sorte que la Loi ne sera désormais plus applicable par personne. Jésus se placera lui-même au-dessus de la Loi et il proclamera la purification des péchés sans conditions, sinon celle d’une repentance sincère.
Jésus, lui, nous engage à suivre les veuves qui donnent au delà de leur nécessaire, comme lui-même le fait en offrant sa vie pour nous.
Que nous faut-il faire ? Si nous posons cette question à notre tour, la réponse de Jean-Baptiste, de vivre dans la droiture et l’honnêteté, est-elle pertinente pour nous aujourd’hui?
Pour préparer le chemin du Seigneur, il nous faut nettoyer l’aire, préparer le semis, mettre le grain en terre…. attendre…. recueillir les bons grains pour cuire le pain qui va nous nourrir et enfin bruler les résidus… et recommencer jusqu’au dernier jour. N’est-ce pas simplement la vie à laquelle chaque repas eucharistique nous envoie?
Annie, Geneviève, Jean