Conciles, synodes et autres participations.
Saint Luc nous raconte dans les Actes des Apôtres la première vraie crise que l’Église a eu à résoudre. En effet, un certain nombre de juifs convertis au christianisme exigeaient que les non juifs qui croyaient en Jésus, passent par la circoncision, mangent cacher, etc. avant de recevoir le baptême. Jésus ayant été juif, ils leur paraissaient normal de suivre le même chemin, celui de l’Alliance. Paul et Barnabé et quelques autres sont d’un avis contraire. Ils montent à Jérusalem pour consulter les Apôtres et les Anciens. Ensemble, ils débattent de la question et après avoir prié, ils prennent une décision : les païens peuvent devenir chrétiens sans passer par le judaïsme. C’est le premier concile de l’Église.
Le dernier concile Vatican II a eu lieu à Rome de 1963 à 1965. Il a réuni les 2 500 évêques du monde entier pour présenter la foi catholique dans un langage qui parle aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui. Les papes ont continué à consulter les évêques sur des sujets particuliers en convoquant des synodes. François pour la première fois a lancé une consultation synodale sur la famille de tout le peuple de Dieu. Le résultat en a été l’exhortation apostolique « La joie de l’amour ». Ce texte redéfinit la pensée de l’Église sur la conjugalité, la parentalité et les crises que traversent les familles aujourd’hui. Il y a même un chapitre spécifique pour que les prêtres abordent pastoralement toutes ces questions.
Le dernier en date est le synode sur la synodalité, autrement sur la gouvernance dans l’Église. Le pape François a pris conscience que l’une des racines du scandale de la pédophilie des clercs dans l’Église était le cléricalisme. Il a consulté tout le peuple de Dieu pour que chaque communauté apporte sa pierre à la réforme souhaitée. Le chantier est en cours, il est vaste, il va demander du courage et du temps pour que les changements notables apparaissent dans nos communautés. Ce qui est nouveau avec François c’est la consultation de tous les fidèles et plus seulement des évêques ou quelques laïcs triés sur le volet. Il est conscient que c’est à la base que les choses bougent et se jouent, et que c’est elle qui fera changer les mentalités de ceux qui dirigent.
Toutes nos communautés, tous nos groupes d’Église sont appelés au même mouvement : consulter, écouter, chercher ensemble des décisions et décider en concertation. Vivre en Église, c’est vivre ce que les Actes des Apôtres décrivent, c’est chercher sous l’impulsion de l’Esprit saint le bien de tous. Notre Église change, les fidèles veulent y participer activement – plus de 600 participations pour Paris au dernier synode – et il faut lui en donner les moyens. Il faut qu’elle continue à marcher avec toutes les bonnes volontés pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus à tous. Comment la dire à ceux qui sont en guerre ? Comment la dire a ceux qui ont vécu un échec conjugal ? Comment la dire aux homosexuels ? Comment la dire à ceux qui vivent la question du genre ? Comment la dire à ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté ? Comment la dire à tous ceux qui souffrent dans ce monde déréglé ? Oui, ensemble discutons, partageons, essayons de trouver les mots, les signes, les exemples pour annoncer que croire au Christ ressuscité donne malgré tout de la vie, de la joie et de l’espérance.
Père Jean COURTES