
En repensant à notre réflexion lors d’une marche matinale, une image m’est venue, en écho à notre
évangile.
Chacun de nous connait l’expression « A vos marques, prêts, partez »
Expression qui marque la préparation au départ en athlétisme.
Dans un premier temps elle indique aux coureurs de rejoindre l’endroit du départ, de s’y positionner
de manière à pouvoir s’élancer à tout moment et enfin de s’élancer.
Sans comparer tout à fait les chrétiens que nous sommes aux champions olympiques, nous venons
de recevoir le signal de départ avant Noël.
La semaine dernière, nous avons entendu qu’il fallait se tenir prêt en veillant.
Cette fois ci, le message se veut plus dynamique. En effet, Jean nous fait comprendre que l’avent
n’est pas un temps d’inaction et de passivité.
Nous sommes invités à nous mettre en mouvement, pour rechercher la miséricorde de Dieu.
Nous sommes appelés à nous laisser toucher au cœur et à passer aux actes pour accéder à la pleine
vie de chrétien.
Travaillons et prions avec persévérance pour notre conversion.
A VOS MARQUES, PRETS, PARTEZ !
Marie-José
Oui mais partez sur le bon chemin !
Quand on se promène sur des sentiers balisés de petite ou de grande randonnée, on trouve parfois
des balises en forme de croix ; elles signifient que ce n’est pas là le bon chemin, qu’il s’agit d’une
fausse piste. Il nous faut alors retourner sur nos pas, retrouver la signalisation et repartir dans la
bonne direction.
C’est exactement cela, la conversion à laquelle nous appellent les textes de ce jour.
Du latin : conversio, action de tourner ou du verbe (latin) vertere : changer de direction.
Des fausses pistes, nous en suivons parfois dans nos vies, ou bien nous sommes confrontés à la
tentation de les suivre. Isaïe nous en indique deux énormes: juger sur l’apparence, se prononcer sur
des rumeurs. C’est tellement intemporel donc tellement actuel que ça se passe de commentaire.
J’aurais envie d’énoncer encore d’autres fausses pistes, par exemple : suivre une pensée toute faite
en repoussant les incertitudes – et alors, mettre l’esprit de sagesse et de discernement au chômage !
Ou, à l’inverse se laisser tellement submerger par le doute que cette fois, c’est l’esprit de confiance
qui est au chômage.
Et l’on pourrait continuer :
- croire que l’on sait sans chercher à comprendre, fausse piste
- étiqueter autrui, fausse piste
- décider soi-même du bien et du mal, fausse piste
- dans une situation conflictuelle, laisser les réactions viscérales prendre le pas sur les arguments,
fausse piste - être disponible aux autres seulement quand ça nous arrange, fausse piste
- céder au fatalisme, se résigner aux difficultés, fausse piste
etc.
Mais une fausse piste n’est pas un mur contre lequel on vient s’écraser. C’est seulement un
avertissement, une invitation à prendre garde : nous ne sommes pas dans la bonne direction, sur le
bon chemin.
La bonne piste, le bon chemin, c’est simplement l‘amour.
Cet amour, donné en premier par Dieu, comment transforme-t-il l’Église que nous formons ?
Brigitte
Écoutons pour cela Jean-Baptiste. A sa manière directe, il nous dirait en 2025, quelque chose comme
« Être baptisé n’est pas une fin en soi, qui vous place à part des autres et vous protège. C’est chaque
jour qu’il faut faire rayonner l’Évangile ! »
Notre habitude nous pousse le plus souvent à regarder tout ce qui ne va pas, tout ce qui n’est pas,
dans notre Église, en cohérence avec l’Évangile. Osons aujourd’hui y discerner le vivant et le positif
en repérant quelques fruits récents de conversion :
- La commémoration à Nicée de ce credo qui reste un fondement œcuménique des églises
catholique, orthodoxe ainsi que de certaines églises protestantes, et qui rappelle aussi qu’il y
a 1700 ans, tout n’était pas simple en Église, déjà, mais que le dialogue doit être
inlassablement recherché. - Le déplacement du pape Léon XIV dans un pays blessé, et une région bouleversée, et son
plaidoyer pour la paix et la co-existence des religions en tout lieu, nous incitant « à nous
engager ensemble en faveur de cette terre ». - La participation d’un cardinal français, Monseigneur Aveline, à une marche blanche pour
dénoncer la violence générée par le trafic de drogue, je cite « pour que la peur et la mort
n’aient pas le dernier mot ». - La reprise de la démarche « faut qu’on se parle » initiée par le journal La Croix pour donner
envie et occasion à des personnes d’opinions politiques différentes de dialoguer
sereinement. - La présence, auprès des jeunes scouts et guides venus nous rendre visite à la chapelle,
d’adultes engagés dans la durée pour les accompagner dans leur cheminement de vie et de
foi, ainsi que de ceux qui accompagnent les enfants du caté. Et le partage, tous ensemble, de
la joie de cette rencontre élargie.
- L’existence des trios d’Évangile qui nous permettent d’aller vers l’autre pour l’inviter ou
d’accepter de rejoindre un trio, puis de s’accueillir, ainsi que le dit Paul, pour ensemble
partager ce que nous disent les textes du jour, et en rendre compte, modestement.
Et même à venir, un fruit inhabituel à cueillir le 31 décembre en allant prier dans des temples et des
églises de Paris avec les 15 000 jeunes venus de toute l’Europe pour la rencontre européenne de
Taizé.
Catherine