La rumeur persiste : « il est vivant ! » Après quelques femmes et des disciples qui assurent l’avoir vu, les autres, dont Thomas, sont dans l’expectative, le questionnement. Il veut voir pour croire, il veut des preuves tangibles, il veut être sûr que c’est bien Jésus, le crucifié et non quelqu’un d’autre. Derrière lui, il y a peut-être nous avec ces sceptiques curieux toujours en quête de signes qui pourraient les faire croire en la résurrection. La rencontre avec Jésus va être déroutante : Jésus est là, se montre avec ses plaies, mais Thomas n’a pas besoin d’y mettre les doigts, car il est appelé à la foi : « cesse d’être incrédule, sois croyant ».
Les premiers chrétiens, comme nous, n’avaient pas de preuves tangibles de la résurrection de Jésus. Ils ne l’ont pas vu ressusciter. Ce qu’ils ont constaté, c’est sa présence, sa nouvelle présence après sa mort. Ils ont cru, c’est à dire qu’ils ont donné du crédit à sa vie, sa parole, ses multiples rencontres où peu à peu Jésus s’était manifesté comme le Fils de Dieu et ils ont fait le lien avec leur présent. Ils comprennent et ils l’appellent leur Seigneur comme Thomas va dire « Mon Seigneur et mon Dieu ». A notre tour, nous sommes invités à cette profession de foi : oui, ce Jésus, Fils de Dieu, dont je lis la Parole, dont me parle d’autres chrétiens, dont je sens la présence et l’importance dans ma vie, c’est le Seigneur, c’est le Fils de Dieu, c’est Dieu. Ce qui fait de nous des chrétiens, ce n’est pas de voir Jésus, mais de croire qu’il est Dieu.
Et Jésus nous demande de témoigner de sa présence, de notre foi. Comment le faire pour que notre entourage comprenne que le Christ ressuscité habite en nous et qu’il est notre Seigneur et notre Dieu ? Les disciples ont reçu l’Esprit saint pour cela, nous aussi. Les disciples ont entendu cette parole : « La paix soit avec vous ». Nous le recevons nous aussi aujourd’hui. Les disciples se sont ouverts, se sont mis ensemble à l’écoute de la Parole de Jésus, nous aussi. Aujourd’hui entendre et faire entendre cette parole de Jésus est vital. Par elle nous sortons de la peur, nous assurons qu’un avenir est possible, que Dieu nous donne une vie qui traverse la mort. La résurrection de Jésus annonce la nôtre. Elle n’est pas de l’ordre de la preuve, mais de l’acte de foi dans un Dieu qui choisit par amour notre humanité pour toujours. Alors, oui soyons en paix et partageons-la. Merci Thomas !Père Jean COURTES