Dans ces deux paraboles, Jésus compare le Règne de Dieu au processus de croissance végétale. Une fois semée par l’agriculteur, il doit attendre avant la moisson. Entre ces deux moments, il doit faire confiance car il n’a aucune prise sur la germination, la floraison et la production. Certaines plantes donneront 100 grains, d’autres 60, d’autres 30. Miracle de la nature qui nous émerveille dans nos potagers quand nous semons radis, salades, haricots verts, etc. que nous allons accompagner par nos arrosages, anti limaces ou coccinelles, mais surtout de notre patience. Ces images parlent au paysan palestinien car c’est son quotidien. Jésus les utilise pour parler de Règne de Dieu, la croissance étant attribuée au Dieu créateur.
La foi juive proclame l’eschatologie, la fin des temps, la venue d’une ère nouvelle que Dieu établira au moment fixé. La bible revient souvent sur la venue du Messie qui changera la vie et créera un monde nouveau. Dans ces deux paraboles, Jésus change la donne : le Règne de Dieu n’arrivera pas à la fin des temps, car il est là, présent aujourd’hui, il est en germe, en maturation. Le Règne de Dieu est une force, une dynamique qui se déploie lentement mais sûrement et personne ne pourra l’arrêter. Sa croissance est naturelle ! De plus, pour Jésus le Règne de Dieu est petit, minuscule comme une graine de moutarde, mais il croît tous les jours. Il n’arrivera pas avec fracas et catastrophes naturelles, car il est là à l’œuvre et qu’il se développe tranquillement sous nos yeux, mais on ne le voit pas.
Ces deux paraboles nous adressent au moins trois appels. Le premier est de prendre part à la genèse du Règne de Dieu. Il faut un semeur, un paysan pour travailler la terre. Nous chrétiens nous avons la semence : la Parole de Dieu, l’évangile. A nous de les semer largement autour de nous. Le deuxième est la patience, car pas de résultat immédiat : vous avez transmis la foi chrétienne à vos enfants par exemple et ils ne vont plus à la messe : patience, la croissance ne vous appartient pas, laissez faire vous n’avez pas d’obligation de résultat. Enfin, le troisième est la confiance. Ce mot veut dire croire. Croyons en ce Dieu qui nous aime, croyons au Christ ressuscité, semence de vie éternelle qui nous donne et nous guide vers une vie d’amour de paix et de joie. Faire et laisser faire, tout un art évangélique qui s’apprend !
Père Jean COURTES