Cette scène de la tempête apaisée à quelque chose d’irréaliste, presque impossible. Difficile d’imaginer Jésus dormant tranquillement sur un coussin alors que la tempête fait rage et que les disciples pensent qu’ils vont mourir. Non, si l’évangéliste Marc nous rapporte cette histoire, c’est qu’il a un message à faire passer. Lequel ?
Et si la barque représentait l’Eglise naissante et la tempête les persécutions qui s’abattent sur elle en ce premier siècle de notre ère ? Jésus, qui l’a fondé est bien là mais semble dormir, indifférent à ce qui se passe. Alors les disciples le secouent pour qu’il fasse quelque chose. Qui est-il donc pour arrêter le déchainement ? Qui est-il donc pour donner à tous les persécutés, la paix, la sérénité et la foi en l’avenir ? Qui est-il donc pour proposer une espérance en une vie nouvelle ? Aujourd’hui cette lecture ecclésiale pourrait être d’actualité vu les vents violents qui secouent notre Eglise avec les affaires des abus sexuels, spirituels et de pouvoir, mais aussi les crises de mutation et d’adaptation au monde nouveau. Confiance, le Christ est là dans la barque, il suffit de le réveiller et de lui redonner la parole. Avec lui passons de la peur à la foi !
Et si la barque représentait notre vie personnelle dans toutes ses composantes ? Nous sommes parfois secoués violemment par des tempêtes de tous ordres : santé qui vacille, famille qui se divise, se déchire, avenir professionnel sombre, etc. Nous comptons sur Dieu, Jésus, l’Esprit saint pour traverser les épreuves et retrouver de la sérénité, de l’espoir et de la fraternité. Or, nous nous retrouvons souvent seuls à affronter ces vents contraires et nous nous demandons où est Dieu ? Pourquoi croire en lui s’il n’est pas là, efficace quand les jours sont sombres ? Va-t-il intervenir pour Vanessa qui entre à l’hôpital pour une opération très grave dont l’issue est incertaine et qui crie vers lui de la sauver ? Va-t-il faire quelque chose pour Maxime qui est veuf avec deux enfants en bas âge et cherche du boulot ? Va-t-il aider Guy à sortir de ses addictions et de sa violence qui l’entrainent sur le chemin de la mort ?
Cet évangile nous dit : réveillez-le, secouez-le, priez-le, car le Christ est là au cœur de votre vie. Par votre prière vous lui demandez de changer votre peur en foi, votre désespoir en confiance. Quand la mort pointe le bout de son nez, la peur est là, présente, bien légitime et le disciple du Christ se tourne vers lui, car il est le C chemin, la vérité et la vie. A nous de lui demander avec insistance de transformer notre peur de la mort en espérance de résurrection. Il est ressuscité et nous ouvre le chemin de la vie en Dieu.
Merci Seigneur de mettre en nous la foi !
Père Jean COURTES