Marko Rupnik
L’évangile d’aujourd’hui aborde une question essentielle et récurrente pour tous : que se passe-t-il après la mort ? Quelle sera notre vie ? Retrouverons-nous ceux que nous avons connus et aimés ? La résurrection dont parle Jésus, qu’est-ce que c’est ? Laissons de côté l’histoire de la femme aux sept maris racontée par les Sadducéens, qui est polémique et n’éclaire pas notre questionnement.
Dans l’Ancien Testament, les pharisiens affirment qu’il y a une vie après la mort, et ils parlent de résurrection, de ciel nouveau, de terre nouvelle, d’une libération comme celle de la traversée de la Mer Rouge. La Pâque juive célèbre cette promesse et cette espérance. Pour nous chrétiens, elle a pris chair, elle est devenue réalité en Jésus : il est mort et il est ressuscité, vivant. Comment le savons-nous ? Par le témoignage de ses disciples qui s’est transmis par cette chaine ininterrompue de chrétiens. Nous pouvons bien sûr le remettre en cause, mais nous pouvons aussi faire confiance à ces paroles qui ouvrent une voie nouvelle, qui est basée sur l’amour de Dieu pour notre humanité.
La résurrection est l’acte ultime d’amour de Dieu qui ne laisse pas son fils dans la mort, pour le faire vivre avec lui, en lui pour l’éternité. L’amour est puissance de vie et non de mort. L’amour invente l’avenir, marche vers une promesse. L’amour traverse la mort. Tous nous en faisons l’expérience quand nous perdons quelqu’un que nous aimons : nous continuons à vivre avec lui par la pensée et par le cœur. Il, elle est toujours présente en nous et avec nous.
Parce que Dieu nous aime, parce que son fils Jésus l’exprime totalement par sa vie et sa parole, parce que nous faisons l’expérience de sa présence en nous et autour de nous, nous croyons en sa promesse de vie avec lui pour toujours. Bien sûr, nous avons besoin d’images, nous aimerions avoir des certitudes et non seulement une promesse, or notre vie est promesse d’avenir et jamais certitude. Que se passera-t-il demain pour vous, pour moi, pour notre ville, notre pays, notre monde ? La foi en la résurrection, en ce passage que Dieu ouvre en Jésus, est ancrée dans cette certitude d’être aimé de Dieu. Elle porte en elle la promesse, l’espérance de rester aimé, uni à lui au-delà de la mort. L’amour nous fait traverser cette réalité difficile, souvent opaque car il nous fait toujours avancer vers la vie. En Jésus, par lui et avec lui, nous allons chaque jour un peu plus vers le Père qui nous aime, nous attend et nous tend la main. Telle est notre foi chrétienne, telle est notre espérance et notre joie.
Père Jean COURTES