Les disciples de Jean le Baptiste attendait le Messie, celui que Dieu enverrait pour sauver son peuple. En désignant Jésus comme l’agneau de Dieu, il reprend l’image de l’agneau pascal de l’Exode, dont le sang marque la demeure des Hébreux pour qu’ils aient la vie sauve. Le serviteur de Dieu donnera sa vie pour son peuple. Nous sommes avec l’évangéliste Jean dans un évangile théologique où Jean le Baptiste fait le passage entre l’Ancien Testament et le Nouveau. Jésus inaugure une ère nouvelle.
Bien sûr, dans le détail, la spontanéité des disciples est le résultat d’une espérance partagée et de bien des débats. Ils suivent Jésus qui leur pose cette question radicale : que cherchez-vous ? Autrement dit, pourquoi me suivez-vous ? Qu’attendez-vous de moi ? Ils ne s’attendaient sûrement pas à ces questions dignes d’un entretien d’embauche. Oui, quelles sont leurs motivations, que cherchent-ils au fond dans leur vie ? La question nous est adressée : quelles sont nos attentes, nos désirs, notre espérance ? Qu’est-ce qui nous tient le plus à cœur ? La réussite, une vie bien remplie et aisée, une belle famille, un couple harmonieux, de beaux enfants, etc., oui, que cherchons-nous ?
Où demeures-tu ? C’est plus que l’habitat, il faut traduire : quelle est ta vie ? Qu’est-ce qui te fais vivre ? Pas d’autre réponse que celle de l’expérience et du partage : « Venez et vous verrez ». Ils ont pris le risque de la rencontre. Ils ont vu et ils demeurent, ils sont entrés dans cette demeure de Jésus qui est habitée par l’amour du Père. « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure » (Jn 14, 23). Nous, les chrétiens, croyants, pratiquants plus ou moins réguliers, notre demeure est-elle cette vie partagée quotidiennement avec le Christ ou est-elle une résidence secondaire du dimanche ? Notre vie spirituelle est-elle marquée au quotidien par cet évangile, par cet amour de Dieu qui nous rejoint par le Christ et l’Esprit saint ? Il ne s’agit pas de se culpabiliser pour s’affliger de notre imperfection et de notre distance, mais de réentendre avec force cette invitation de Jésus : « vous qui me cherchez, venez et vous verrez ». C’est dans cette vie partagée, marquée par l’amour de Dieu que nous trouverons notre accomplissement et un bonheur durable.
Pierre en a fait l’expérience. Avant sa rencontre avec Jésus, il s’appelait Simon, après, sa vie est tellement bouleversée qu’il change de nom. Le Christ nous change car avec lui nous apprenons à aimer comme il nous aime, c’est-à-dire jusqu’au bout. Nous changeons aussi notre regard sur Dieu, sur les autres et sur nous-mêmes. Dieu n’est plus lointain et distant, il devient un compagnon de route, les autres, tous les autres deviennent nos frères et nous-mêmes nous sommes une personne à aimer, nous sommes fils et filles de Dieu.
Que cherchons-nous ? A aimer et être aimé. Le chemin renouvelé de l’alliance en Jésus est un chemin de bonheur qui nous est offert. L’évangile nous est donné pour cela et l’Église nous le proclame et nous en rappelle la pertinence. Vous cherchez Dieu ? Avancez vers lui sur le chemin de l’évangile.
Père Jean COURTES