Ce dimanche nous lisons l’évangile de saint Jean du bon pasteur. Jésus déclare qu’il est le bon berger, le vrai pasteur parce qu’il connait ses brebis et que celles-ci le connaissent. Il y a comme un lien indestructible qui le lie à ses disciples. Il les conduit, les rassemble et les met en sécurité. Ce tableau pastoral du berger et de son troupeau est fréquente dans l’ancien Testament pour désigner le lien entre Dieu et son peuple. Il est souvent utilisé par les prophètes pour décrire l’attention de Dieu envers son peuple en exil, pour dénoncer les mauvais pasteurs qui ne sont pas fidèles à ses directives.
Dans l’Ancien Testament, Dieu prend soin de son peuple parce qu’il fait alliance avec lui. C’est lui qui appelle Abraham, Moïse ; c’est lui qui le fait sortir d’Égypte ; c’est lui qui le guide pendant 40 ans dans le désert pour qu’il s’installe en Terre Promise. C’est encore lui qui suscite les prophètes et c’est encore lui qui va lui faire traverser les périodes difficiles des occupations et des exils. Avec l’alliance, Dieu prend soin de son peuple en lui donnant les Dix Commandements qui règlent non seulement les rapports avec lui : « c’est moi le Seigneur ton Dieu, tu n’auras pas d’autres dieux que moi, tu ne te feras pas d’idoles, etc. », mais aussi entre eux : « tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu honoreras ton père et ta mère, etc. »
Jésus va prendre soin du peuple de Dieu par sa parole et sa vie donnée à tous. Il reprend l’alliance et la renouvelle en l’enracinant dans l’amour de Dieu pour tout humain. Il appelle Dieu son Père et ainsi lui donne un visage. Par le fait même il fait de nous les croyants ses enfants et les ouvre à la relation filiale. Sa parole devient Parole du Père, parce que nul ne le connaît sauf lui qui vit une relation intime avec lui. Sa vie d’amitié, de fraternité, de solidarité avec les petits et les pauvres devient le chemin qui mène au cœur de Dieu. Son commandement de nous aimer les uns les autres comme il l’a fait, devient le repère et le guide de toute vie du croyant. Sa mort sur la croix et sa résurrection sont les signes de sa vie d’amour pour tous et de son lien filial avec Dieu qui le fait vivre éternellement.
Aujourd’hui, nous sommes les brebis regroupées autour du berger, le Christ, qui nous conduit vers le Père. Lire l’évangile, le méditer, le partager à plusieurs et tenter de le vivre concrètement au quotidien est le chemin qu’il nous propose. Mais il va plus loin en nous faisant proches les uns des autres. Il nous demande de prendre soin de tous ceux que nous rencontrons, d’être avec eux, un frère, une sœur et de les accompagner sur le chemin de leur vie. La parabole du bon Samaritain est explicite en ce sens. Il nous demande de prendre soin aussi du troupeau qu’est l’Église, nos communautés, nos petits groupes de croyants. Comment ? Tout simplement peut-être, en participant chacun à leur vie selon nos moyens et disponibilités. Prenons soin les uns des autres dans toutes les dimensions de notre vie est sûrement la Bonne Nouvelle de ce dimanche.
Père Jean COURTES