
En ce jour de Pâques, les femmes-disciples viennent au tombeau aux premières lueurs du jour. Elles viennent accomplir les rites funéraires pour ce Jésus, qu’elles ont écouté, apprécié, qui leur a donné de l’espérance et renforcé leur foi en Dieu. Stupeur, le tombeau est ouvert et vide. Y a-t-il eu profanation, enlèvement ? Non, deux hommes les rassurent, « Il est ressuscité ! », il n’est plus dans la mort, il vit auprès de Dieu pour toujours. Ce n’est pas la première fois qu’elles entendent parler de résurrection. Elles se rappellent que Jésus lui-même leur en avait parlé plusieurs fois. Alors, elles font le lien entre sa parole, sa vie, sa mort et cette nouvelle étape de sa vie auprès du Père. Elles croient et ne peuvent s’empêcher de porter témoignage, de raconter leur expérience et cette espérance incroyable qui vient de naitre en elles. Il n’est plus dans la mort, il vit pour toujours en Dieu et avec elles. Elles vivent une expérience spirituelle forte.
Expérience de Pâques qui nous saisit et que nous ne pouvons expliquer par la raison. Expérience de Pâques, de ce passage que notre mémoire et notre cœur nous font vivre. Expérience de Pâques qui nous dit en secret que la mort n’a pas le dernier mot. Ceux qui ont accompagné un être cher, un proche dans ce moment du passage, le savent, c’est un A-dieu, une étape où la parole ouvre l’avenir, où la main tenue devient trait d’union, où l’amour des uns et des autres se fait communion. Dans ces moments ultimes nous sommes en chemin de résurrection. C’est l’expérience du chrétien parce que le Christ est vivant, qu’il est passé par la mort et que nous croyons aux témoignages des disciples d’il y a plus de 20 siècles, mais aussi de tous ceux qui aujourd’hui affirment qu’il est là, présent dans leur vie.
Depuis notre baptême, nous chrétiens, nous sommes en chemin de résurrection. Certes, elle se manifeste en plénitude à notre Pâque, à notre passage dans la communion pleine et entière en Dieu, mais aujourd’hui nous marchons avec le Christ, vers cet accomplissement. Sa propre résurrection nous révèle l’amour fou, immense de Dieu Père pour son Fils et pour l’humanité. Nous le savons par cœur, l’amour fait vivre et fait des miracles, il fait vivre au-delà de la mort. A Pâques, Dieu proclame haut et fort qu’il nous aime et qu’il ne nous laissera jamais dans la mort. Telle est notre foi et notre espérance. C’est la promesse qu’il nous fait en Jésus-Christ.
Marchons vers la résurrection avec la Parole de Dieu pour boussole et la fraternité comme moteur. Comme les femmes-disciples de l’évangile, il nous attend sur le chemin de notre vie. Il oriente nos regards : ne cherchons pas dans les cimetières, il n’est pas là. Marchons vers l’avenir qui fait vivre, qui rend heureux et qui transforme nos vies et celle du monde. Marchons ensemble, en Eglise, peuple de Dieu, en répondant à l’appel qui veut combler nos vies et celle de toute l’humanité. A Pâques, la terre entière peut se réjouir, car le malheur n’est plus une fatalité, une autre vie est possible. A Pâques, le monde entier est interrogé sur son chemin de vie. Oui, Pâques nous pose la question de la vie, de notre vie et de celle du monde. Le Christ nous propose de le suivre sur son chemin de résurrection. Répondons-lui ensemble par l’Alléluia du matin de Pâques.
Père Jean COURTES