La gloire et l’amour !  –  5° dimanche de Pâques. – 18 mai 2025

Notre Dame de Paris

Imaginons la scène que nous raconte l’évangile : après le lavement des pieds, au moment du repas, alors que Juda est déjà parti mettre en œuvre son plan, Jésus livre aux onze son testament, ses dernières réflexions. Le groupe est attentif, tendu, anxieux, prèt à tirer Jésus pour le sortir de la souricière. La mort est présente et fait peur. Et voilà que dans cette nuit sombre, Jésus parle de la gloire de Dieu, de la manifestation de sa puissance. Il leur dit même que cette gloire de Dieu s’est déjà révélée en lui. Ils semblent rêver, sont dans l’incompréhension la plus totale. Comment Jésus peut-il manifester la gloire de Dieu alors qu’il est rejeté par les responsables religieux ? Que sa lecture de la Loi est différente de la leur ? Qu’il semble semer la confusion plutôt que l’union ? Certes, il y a eu son entrée solennelle à Jérusalem, mais il n’y a pas eu de suite. Qu’est-ce que cette gloire de Dieu dont il parle ? Telle est la question que nous pose cet évangile.

Oublions les images de grandeur que nous évoque ce mot. Nous savons qu’elles ne collent pas avec ce que Jésus nous a révélé de Dieu. Bien au contraire, il nous le rend proche, il nous dit qu’il est Père, un Dieu qui fait de nous tous ses enfants, qui est attentif à chacun, qui ne veut perdre aucun des petits, des faibles, des souffrants, etc. Avec ce Dieu nous sommes loin de la superpuissance ! 

La Bible nous annonce que la gloire de Dieu est l’homme vivant. Il se manifeste dans le passage de la mer Rouge pour libérer son peuple, dans le miracle de Sarepta quand la jarre d’huile et le sac de farine de la veuve sont toujours pleins, dans la résurrection de la fille de Jaïre ou de Lazare, etc. La gloire de Dieu se manifeste en Jésus par le don de la vie, de toute vie. Et pour le faire, il nous indique l’unique voie : le commandement nouveau de l’amour. 

Nous le connaissons par cœur et nous savons par expérience sa force quand nous réussissons à le vivre. Il nous transforme en profondeur et renouvelle nos relations. Nous connaissons aussi les difficultés, les obstacles pour déjà reconnaitre en l’autre, en tous les autres, un prochain et l’aimer à la manière de Jésus. 

Ne nous payons pas de mots, « nous aimer les uns les autres, comme Jésus nous a aimés » est très difficile. Pourquoi ? 

Parce que nous sommes appelés à accueillir l’autre tel qu’il est, le respecter, lui faire confiance. Philippe, un des premiers disciple amène Jésus à son ami Nathanaël. La rencontre est vive, franche, décisive

Parce que nous sommes appelés à être des serviteurs et non des servis. Relisons le récit du lavement des pieds.

Parce que nous sommes appelés à aimer les marginaux, les délaissés, les malades, etc. Jésus s’arrête et rencontre des lépreux, des paralysés, des hommes et des femmes qui pleurent.

Parce que nous sommes appelés à pardonner, à sortir de notre position d’être dans notre bon droit, à prendre le chemin de l’humilité. Relisons le récit de la rencontre avec la femme adultère au chapitre 8 de saint Jean.

Parce que nous sommes appelés à donner de nous-mêmes jusqu’au bout de nos forces pour le bien des autres. En acceptant la croix, Jésus indique le chemin du don total par amour, chemin plus que difficile.

La gloire de Dieu se manifeste dans cette voie du don d’amour. Rappelons la vie de Paul, de François d’Assise, de Thérèse de Lisieux, de Teilhard de Chardin, de Madeleine DELBREL, etc. En fait, tous les chrétiens qui depuis le début ont essayé de vivre ce commandement de Jésus. Ils sont nombreux ces bienheureux qui n’ont jamais fait parler d’eux mais qui ont manifestés et qui manifestent encore la gloire de Dieu parce qu’ils avaient inscrit l’amour à la manière du Christ dans leur programme de vie.

La gloire de Dieu nous la manifestons chaque fois que nous donnons un pardon, chaque fois que nous donnons de notre vie pour le bien d’un autre, chaque fois que nous essayons d’aimer à la manière du Christ inconditionnellement.

Que l’Esprit de Dieu nous y aide aujourd’hui et demain.

Père Jean COURTES

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