
Jean G.
Le récit de la « multiplication des pains » est le seul qui est rapporté par les quatre évangélistes et, même, deux fois chez Mathieu et Marc. La liturgie ne s’y est pas trompée qui a prévu de lire chaque année, le dimanche ou en semaine, chacun d’eux (seul ce récit de Luc n’est lu qu’une fois tous les 3 ans). Ce récit de miracle est donc lu au moins cinq fois chaque année c’est dire son importance et la question est « quel message porte ce récit pour nous aujourd’hui? »
Geneviève va nous présenter une lecture, en lien avec nos attentes, puis j’en ferai une autre, en lien avec l’Eucharistie.
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Geneviève P.
Comment Dieu est attentif à nos manques, à nos cris de détresse, à nos simples prières de demandes, depuis les temps anciens et jusqu’à aujourd’hui, par intermédiaires, des porte-paroles, Luc nous le dit dans cet évangile.
Jésus connaît les manques, les besoins, de chacune et chacun de cette foule très nombreuse qui est venue depuis le matin très tôt, l’écouter et méditer ses paroles, Lui, l’érudit, le sage, qui a enseigné dans les synagogues et a émerveillé les hébreux, comme le raconte Siméon. Les apôtres s’inquiètent et intercèdent pour ces 5000 enfants, femmes et hommes qui ont faim… Et Jésus leur répond par cette merveilleuse multiplication des pains et des poissons. Cet évènement hors du commun, extra-ordinaire.
Précédemment, au tout au début de la fuite d’Egypte pour rejoindre le pays de leurs ancêtres, les hébreux traversent le Sinaï, ce désert aride, Ils ont faim. Ils supplient, râlent après Moïse. Et Dieu leur offre l’eau vive et la nourriture tous les jours jusqu’à leur arrivée à bon port. Mais, en contre partie, il leur précise qu’il leur donnera les règles de la Loi qu’ils devront respecter. Et Dieu y veillera.
Egalement, en 840, dans un pays fertile, où les femmes et hommes cultivent la terre, règnent des guerres épouvantables, toute la population souffre terriblement, notamment de la faim. Elisée raconte : « Un homme offre 20 pains d’orge et du grain frais. Mais insuffisamment pour 100 personnes. Et là, à partir du don d’un seul, l’extraordinaire est là! Les pains d’orge sont partagés entre tous et les grains offerts serviront aux prochains semis, à l’avenir et la vie.
Et maintenant avec Jésus, nous sommes dans une autre dimension, une relecture des textes anciens et son adaptation aux temps présents.
Là aussi, le manque de nourriture terrestre se fait sentir. Et il n’y a que 2 poissons et 5 pains pour tous. Les apôtres les installent en groupes de100 et Jésus bénit cette merveilleuse nourriture .Et il va en rester jusqu’à la fin des temps. Et, donc, pour nous, aujourd’hui
Et surtout, il dit « donnez leur vous même à manger ». Que chacun soit responsable de ses frères proches et lointains. Qu’il écoute les demandes pour comprendre les manques, les souffrances et qu’il agisse.
N’est ce pas ce qui se passe lorsque nous nous soucions de notre prochain dans la peine, agissons personnellement et à plusieurs.
Et n’est pas également ce qu’essayent de faire des dirigeants, des responsables d’associations des droits de l’homme lorsqu’ils résistent contre les tyrans actuels qui tuent et affament les populations qui les gênent dans leur soif de puissance.
Jean G.
Six récits pour la « multiplication des pains » dans les évangiles, cela lui donne une très grande importance disions-nous…et, de fait, nous avons l’impression de le connaître par cœur.
Pour comprendre une telle importance, observons ce qui est commun à ces 6 récits de la « foule rassasiée de pains » (le mot multiplication n’est pas dans le récit):
– une grande foule, peu de pains, la demande de Jésus à ses disciples de donner à manger,
– Jésus a prononcé la bénédiction, rompu les pains et donné à ses disciples pour la foule
– à la fin, non seulement tous avaient été rassasiés, mais il restait abondance de morceaux.
Quant aux différentes variantes, elles nous montrent que la question n’est certainement pas de savoir comment cela a pu se passer.
Par contre la permanence des éléments commun nous ramène-t-elle pas invariablement à l’évocation du sacrement de l’eucharistie, partage du corps et du sang du Christ, signe visible de la présence invisible de Celui qui source de la communion entre tous, communion fraternelle à laquelle nous sommes inlassablement appelés?
De plus, dans ce contexte, l’injonction « Donnez-leur vous-même à manger » n’évoque-elle pas aussi la nourriture spirituelle qu’est la parole de Dieu? Et ce partage, tant du pain que de la Parole (l’homme de vit pas seulement de pain…) est confié aux disciples, c’est-à-dire à ceux qui se sont engagés à la suite de Jésus, en mettant au second plan de leur vie les soucis matériels.
Quand dorénavant nous recevrons le corps du Christ, puissions nous davantage en saisir la portée et « devenir ce Corps du Christ que nous recevons ». Puissions-nous ainsi nous engager davantage à la suite du Christ et au partage de sa Parole.