A la manière du Christ !  15° dimanche C  13 juillet 2025

Rembrandt

Il y a quelques mois le vice-président des États Unis J.D VANCE, pour justifier la politique du Président Trump vis-à-vis des migrants a déclaré : « On doit aimer sa famille, puis son voisin, puis sa communauté, ses concitoyens et ensuite, après tout cela, on peut se concentrer sur le reste du monde. » La question posée par le Docteur de la Loi de l’évangile est toujours d’actualité : qui est mon prochain ? le migrant qui cherche des papiers ? le clochard du bout de la rue ? mon ami, mon proche que je côtoie tous les jours ? 

Dans la parabole que Jésus raconte, il y a un changement de perspective. Le prochain n’est pas le proche, la personne à côté de nous, avec qui nous vivons, mais celui qui se comporte comme le Samaritain. Autrement dit, il s’agit de nous ouvrir à la fraternité en dépassant nos enfermements. Bien sûr que nous la vivons tant bien que mal, avec des hauts et des bas, avec nos proches, mais la vie nous propose tous les jours des rencontres avec des étrangers, des inconnus qui nous sollicitent. Comment réagissons-nous ? Sont-ils invisibles parce que nous ne voulons pas les voir ? Passons-nous à côté sans nous arrêter pour ne pas être dérangés ? Peur, crainte de l’inconnu et d’être dépassés nous paralysent souvent. Les exemples personnels ne manquent pas. 

Les raisons de refuser la rencontre sont nombreuses et peuvent être jugées légitimes dans une certaine logique. Prenons le prêtre, il a sûrement un office qui attend et des fidèles qui pourraient s’impatienter. Il a autre chose à faire que de s’arrêter pour porter secours à un blessé inconnu. Le lévite, lui connait bien la Loi et refuse de toucher le sang. Il doit s’occuper des choses sacrés. On attend son service. Seul, le Samaritain, un non juif, va être pris aux entrailles par l’état du blessé et va lui porter secours. Il le prend en charge, le fait soigner et reviendra prendre de ses nouvelles. C’est lui le vrai prochain. C’est lui qui a fait preuve de pitié, d’émotion, d’humanité. C’est lui qui lui a redonné la vie. 

Cette parabole veut nous faire comprendre que notre prochain est le Christ. C’est lui que le Père envoie pour sauver notre humanité blessée, c’est lui qui prend soin de nous, qui nous emmène à l’auberge d’Emmaüs pour refaire nos forces et nous permettre de vivre autrement. Cette auberge est peut-être notre Église qui a reçu cette mission du Christ d’être « experte en humanité » pour la restaurer dans sa dignité. Aujourd’hui n’a-t-elle pas le devoir de s’arrêter devant les tragédies du monde pour dire à tous : arrêtez la guerre, ouvrez les blocus pour que les affamés aient de quoi manger, mettons-nous autour d’une table pour trouver les solutions à une paix juste et durable pour tous les peuples ? 

Oui, le Christ est notre prochain et il nous invite, nous chrétiens, à l’être avec lui auprès des plus faibles, des plus fragiles et de tous les blessés de la terre. Il nous appelle à la fraternité, à être des hommes et des femmes qui redonnent espoir et joie de vivre. Les occasions ne manquent pas. A nous de les voir, de les saisir, de prendre du temps pour vivre à la manière du Christ.

Père Jean COURTES

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