
L’évangéliste Luc poursuit sa méditation sur la prière. La semaine dernière il nous présentait la parabole du juge sans foi ni loi et de la veuve opiniâtre qui le harcelait pour obtenir justice. Prier sans se lasser pour rester en contact avec Dieu pour résumer. Cette semaine c’est la parabole de deux hommes qui prient Dieu dans le Temple. Le pharisien est un homme qui essaie de mettre la Parole de Dieu, la loi au cœur de sa vie. Il essaie de mener sa vie avec ses règles de morale et apparemment, il est content de lui ! Le publicain sait qu’il est pécheur, que sa vie est faite d’un peu tout, de noir, de gris, de jaune. C’est l’homme des compromissions, des compromis, il est parfois loin de la Loi et de la charité !
Quel enseignement retenir de cette parabole ?
D’abord pour nous croyants, de prier. Ces deux hommes sont dans le Temple, le lieu de Dieu et ils s’adressent à lui. La prière est le cordon ombilical qui nous relie à Dieu. C’est le lien que nous créons pour être en relation avec lui. La prière est indispensable aux chrétiens. Jésus prie souvent seul ou avec ses disciples. Prenons le temps de la prière tous les jours d’une manière ou d’une autre : par exemple en lisant l’évangile chaque jour, en méditant un psaume, en chantant, en silence, en contemplant tel ou tel évènement qui nous parle de Dieu et de son amour.
Ensuite en essayant de mettre la Parole de Dieu au cœur de notre vie. Toute la Bible, en particulier le Nouveau Testament nous donne des pistes pour ouvrir nos cœurs et nos vies à cet amour de Dieu que le Christ nous révèle en plénitude. Nous le savons aimer Dieu et aimer nos prochains ne sont ni facile ni de tout repos et il nous faut souvent l’aide de Dieu et des autres pour y arriver un peu. La parole de Dieu éclaire et vivifie nos vies. Elle nous ouvre des chemins d’attention, de fraternité et de communion avec tous.
Ensuite, mettons-nous à la bonne distance, regardons notre vie en vérité. Le publicain a cette humilité. Il reconnait la vie qu’il mène et il sait qu’elle n’est pas conforme à ce que Dieu demande. Mais il fait appel à sa miséricorde. Il sait que tout seul il n’arrivera pas à changer de vie, il a besoin de l’aide de Dieu et la lui demande. S’arrêter et relire sa vie en vérité est le chemin qui mène à demander la miséricorde de Dieu et celle des autres. Nous sommes faillibles, faibles, pas toujours au top niveau et nous avons besoin des autres pour changer, nous améliorer, devenir plus humains et plus aimables ! Nous pouvons le demander à Dieu dans la prière.
Enfin, nous le savons c’est à notre manière d’aimer, de vivre la fraternité que l’on reconnaitra que nous sommes chrétiens. Le grand défaut du pharisien c’est qu’il ne pense qu’à lui. Il a un ego hypertrophié, il ne peut vivre le commandement de l’amour mutuel. Le chrétien doit essayer de vivre cette fraternité universelle qui a partie liée avec sa relation à Dieu. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » dit Jésus à ses disciples, à nous. Témoignons de cet amour et nous savons par expérience que c’est difficile parce que nous sommes vite rattrapés par nos désirs et notre ego.
A l’approche de la Toussaint nous nous rappelons les personnes qui nous ont marqués parce qu’elles nous ont aimés et qu’elles nous ont donnés de la vie. Pour beaucoup d’entre nous nos parents, mais aussi des amis, des proches qui ont su nous témoigner de l’amour par des paroles et des gestes qui nous ont fait grandir. A notre tour, aimons à la manière du Christ et soyons assez humbles dans nos prières pour reconnaitre la part de Dieu dans notre vie. Alors notre prière sera celle de la reconnaissance et de la gratitude.
Père Jean COURTES