Jésus appelle les douze apôtres et les envoie deux par deux annoncer la Bonne Nouvelle. Plus tard, il en enverra 72, autant dire que tous ceux qui le suivent reçoivent cette mission. De quoi s’agit-il ? Pour Amos, voir la première lecture, faire son métier de prophète, c’est tout simplement rappeler l’alliance de Dieu avec son peuple et la promesse d’un Messie qui changera tout. Pour Paul, comme pour tous les chrétiens, c’est annoncer que Jésus est ressuscité, qu’il est le Fils de Dieu et qu’il nous ouvre les portes de la vie éternelle. Pour Marc, les douze sont chargés d’annoncer qu’il faut se convertir, changer de vie et croire que Jésus est le Messie. Pour ce faire, la relation simple et fraternelle suffit, tout le reste étant superflue. La Bonne Nouvelle ne s’annonce pas avec des techniques plus ou moins sophistiquées, elle se vit dans la rencontre, l’hospitalité et le partage de vie.
Aujourd’hui pourtant dans l’Eglise nous ne cessons de chercher le meilleur catéchisme pour enfants et pour adultes, la meilleure approche pour « accrocher » ceux qui sont loin, la façon la plus judicieuse pour ressourcer les fidèles. Après tout pourquoi pas mais la bonne nouvelle de ce dimanche est de nous rappeler que l’évangile s’annonce dans la relation humaine. C’est dans le contact avec l’autre, en nous intéressants à ce qu’il vit, le préoccupe, le motive et le fait espérer que nous allons pouvoir dire notre foi au Christ. C’est dans la relation fraternelle que nous partageons nos joies, nos peines, nos soucis et tout ce qui est essentiel pour nous, dont notre espérance et le rôle que le Christ joue dans notre vie. En nous mettant au service de cette Bonne Nouvelle, Jésus nous donne le pouvoir de chasser les esprits mauvais, les idées noires, les peurs qui habitent nos proches et ceux que nous rencontrons. La simplicité, la gratuité, l’écoute fraternelle sont les meilleurs outils dont nous disposons pour dire la vie, l’amour, une autre vie possible.
Et nous sommes envoyés deux par deux, ensemble, en équipe, en Eglise. Nous ne sommes pas propriétaires de cette Bonne Nouvelle. Elle nous est confiée collectivement, d’où l’importance que nos communautés soient accueillantes, fraternelles, vivantes de simplicité et de joie. Aujourd’hui, être au service de cette Bonne Nouvelle, c’est essayer de partager que l’amour de Dieu nous rend plus humain et plus fraternel. Nous sommes envoyés ensemble pour partager avec tous, le secret qui nous rend vivants, confiants et fraternels : Dieu nous aime. Est-ce si difficile ?
Père Jean COURTES