Jésus a raison, ce n’est pas le moment d’admirer les belles pierres de nos églises, mais de revenir à l’essentiel de ce qu’est l’Eglise et sa mission. Les scandales de quelques évêques et prêtres nous horrifient et nous mettent en colère, c’est normal. Mais dépassons ce premier mouvement, entendons le message de Jésus dans cet évangile qui se déploie dans trois directions : soyons persévérants et confiants, rendons témoignage et transmettons la Parole.
Jésus demande à ses disciples de prendre de la distance par rapport aux évènements. Ce n’est pas simple, mais nécessaire pour ne pas nous laisser égarer par notre indignation : l’Eglise ne se réduit pas à quelques responsables, à la hiérarchie, elle est le peuple de Dieu. Soyons persévérants dans notre lutte contre tous les abus et restons fermes sur le contenu de la foi au Christ. Restons dans la confiance car ce n’est pas la défaillance de quelques-uns qui doit guider notre conduite. Bien au contraire, notre conscience morale nous invite à la persévérance et et à la fidélité. L’Esprit de Dieu nous est donné pour cela. Comme dit le prophète Malachie dans la lecture de ce dimanche, si nous croyons en Dieu (au Christ), il apportera la guérison par le rayonnement de sa Parole et de son amour.
Paul invite les Thessaloniciens à suivre son exemple : il travaille pour gagner sa vie, il n’est à la charge de personne. Déjà dans cette première communauté chrétienne les rumeurs circulaient : un tel ne travaille pas et vit sur le dos des autres, tel autre fait semblant de travailler, mais il joue la comédie, etc. Paul donne le repère de notre conduite : le Christ. C’est lui qui est notre règle de vie, c’est lui que nous devons essayer de suivre et d’annoncer, c’est vers lui que nous marchons dans la confiance. Il connait nos difficultés, il est notre boussole et notre défenseur.
Nous le savons bien, l’annonce de la Parole de Dieu n’est pas facile et ne le sera jamais. Déjà pour nous croyants elle n’est pas facile à accepter et à vivre, alors pour les autres ? pourtant nous savons que l’Esprit de Dieu nous donne le langage et la sagesse pour parler de Dieu, de son alliance avec notre humanité et son amour. Peut-être que nous devons revenir à une parole plus concrète, moins théorique, plus vivante et adaptée à nos interlocuteurs. A Notre Dame de la Sagesse, le jour de la Toussaint, les Béatitudes ont pris de multiples couleurs car les fidèles ont posé une bougie devant la béatitude qui lui parlait et la prière universelle a été faite de tous les prénoms des personnes que nous connaissons et qui en vivent une. La parole de Dieu devient vivante quand elle est ancrée dans la vie.
Ne soyons pas dans l’angoisse du lendemain, de la fin du monde. La vie est là, elle nous attend tous les matins. Abordons-la avec confiance car Dieu est en son cœur et qu’il nous redit : « choisis la vie » !
Père Jean COURTES