Convertissez-vous et croyez à la patience de Dieu !  3° dimanche de Carême C

20 mars 2022

Figuier mort

En ce troisième dimanche de carême, l’évangile de Luc nous adresse ces deux appels. Nous connaissons assez nos vies pour savoir par cœur la nécessité de nous convertir, de changer un certain nombre de points nous nous mènent sur des fausses pistes, illusions d’un bonheur qui ne dure pas. Nous faisons des efforts, certains portent du fruit et sont prometteurs, nous réjouissent, d’autres s’avèrent trop difficiles ou ne pas correspondre à ce que nous sommes. Bref, nous essayons personnellement de faire des efforts pendant ce carême pour vivre plus en lien avec l’évangile et donc le Christ. 

Je vous propose d’entendre et de méditer ces deux appels de l’évangile sur le plan ecclésial. Convertissez-vous en Eglise, changez de trajectoire, de pratique, d’habitudes endormantes, d’impasses missionnaires, etc. C’est l’appel du Pape François en octobre dernier en ouvrant le synode sur la marche de l’Eglise. Il compte sur les chrétiens du monde entier, sur les communautés et groupes chrétiens, sur l’Esprit saint qui les anime pour que l’Eglise revienne à sa source et à sa mission première : annoncer la Résurrection du Christ à toute l’humanité. 2000 ans d’histoire lui ont fait découvrir les merveilles que Dieu réalise par elle, mais aussi le poids de l’institution, les habitudes, l’usure du vieillissement. Avec le synode et l’appel à la conversion, le Pape François réveille le peuple de Dieu pour qu’il redresse sa marche sur le chemin de Pâques. Participer au synode c’est s’unir à cette espérance et vivre la communion que Dieu réalise entre tous les croyants.

Nous pouvons aussi méditer ces deux appels évangéliques à la lumière des évènements qui ont secoué l’Eglise de France avec la remise du rapport sur les abus sexuels, de pourvoir et de conscience commis par des prêtres, religieux, religieuses. Pour les chrétiens et pour beaucoup de personnes non croyantes ce fut un choc. Les chiffres avancés nous ont accablés ainsi que le silence avéré de responsables de notre Eglise pendant des décennies. Mais nos évêques et responsables religieux ont entendu l’appel du Christ : « Convertissez-vous ! » Après une longue enquête, l’accueil et l’écoute de nombreuses victimes, ils se sont mis à genoux à Lourdes pour reconnaitre leur responsabilité, demander pardon aux victimes et trouver un chemin de réparation. Beaucoup d’entre nous se sont unis par le silence et la prière à ce geste de conversion, porteur d’espérance.

Un vent nouveau souffle sur l’Eglise qui essaie de changer ses pratiques. Elle compte sur la bonne volonté de ses fidèles, le souffle de l’Esprit saint et la force de l’évangile. Oui, il va falloir du temps pour réparer, restaurer, ne plus culpabiliser, ouvrir les chemins nouveaux de la confiance. La parabole d’aujourd’hui est instructive : Dieu est patient au-delà du raisonnable. Un figuier qui ne donne pas de fruit depuis trois est mort. Pour Dieu, il y a toujours une chance. En Église, saisissons-la.

Père Jean COURTES

Les commentaires sont fermés.