L’évangile d’aujourd’hui rapporte deux histoires où la mort rode : une jeune fille de 12 ans est à la dernière extrémité, une femme perd son sang depuis 12 ans ! L’émotion est palpable chez ce père désespéré, mais aussi chez cette femme déterminée qui brave les interdits pour s’approcher de Jésus par derrière. Ces deux histoires sont à lire ensemble, car elles parlent toutes les deux de l’infécondité, de la mort qui approche mais aussi de la vie. Jaïre demande à Jésus de sauver sa fille, la femme ne demande rien mais elle est convaincue que si elle arrive à toucher Jésus, elle sera sauvée.
Le dialogue entre cette femme et Jésus est surprenant : « Qui m’a touché ? », qui a usé de ma force sans me le demander ? Nous pourrions l’entendre comme un reproche, mais la suite nous met sur le registre de la douceur : « Ma fille ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal. » Au chef de synagogue qui vient d’apprendre la mort de sa fille, Jésus dit seulement : « Ne crains pas, crois seulement. » Il lui demande donc la foi, d’avoir confiance, de croire que ce qu’il est venu lui demander est possible.
Quelle Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui ? Il nous arrive de traverser ou de nous trouver dans des situations d’extrême fragilité où nous sentons que la mort pour nous ou un de nos proches n’est pas loin. Alors nous nous tournons vers Dieu, vers le Christ. Lui seul pourra sauver, guérir, sortir la personne du chemin de la mort. Notre prière devient alors dialogue. Jaïre a su dépasser son amour propre, son statut social et religieux pour venir au pied de Jésus lui crier son désarroi. Cet homme s’abandonne. La prière est abandon ! Elle est reconnaissance de notre faiblesse, elle est aussi confiance en l’autre, en celui qui peut transformer notre vie et celle des autres. La prière muette de la femme qui perd sa vie est abandon, confiance en lui. Elle s’en remet à lui à la vie et à la mort !
Devant cette confiance, Jésus répond : « crois seulement ». Ils demandent la vie pour eux, pour un proche, Jésus leur propose de croire, de se fier à lui, de s’abandonner entre ses mains et celles de Dieu. La vie, la vraie, celle de la résurrection est à ce prix. La foi nous change, nous transforme profondément, elle nous donne une force, un regard, une attention à ce qui est essentiel : la vie !
Croyons au Christ, recevons de lui cette force de vie qui fait de nous des enfants de Dieu, des frères et sœurs de tous. Croyons seulement pour vivre !
Père Jean COURTES