Deuxième catéchèse : le sacrement du Mariage 9 février 2025

Mariage de Anne et Joachim

En cette année jubilaire et de réouverture de la cathédrale Notre Dame de Paris, le diocèse nous propose de redécouvrir les sacrements. Aujourd’hui, nous réfléchissons, témoignons et fêtons le sacrement du mariage.

Le mariage est le dernier sacrement institué dans l’Eglise puisque c’est au concile de Lyon en 1274 que les évêques ont jugé que ce qui se vivait dans la bénédiction du mariage était de l’ordre du sacrement : un geste qui rendait présent le Christ ressuscité. Rappelons-nous que tout sacrement est un geste concret de rencontre et de communion entre le baptisé et le Christ. En se disant OUI pour unir leur vie et en demandant à Dieu de bénir leur union, les mariés font un triple acte de foi : en eux personnellement, en l’autre et en Dieu. Sûrs de leur amour et de la fidélité de Dieu, ils disent OUI à un amour qui les dépasse et qui les invite au don total d’eux-mêmes. Ils croient qu’ils sont aimés de Dieu, que leur amour est un don qu’ils reçoivent et qui donne la vie. Ils croient que Dieu est à la source de tout amour et qu’il leur donne la force d’avancer sur ce chemin du don. Ils prennent conscience aussi que c’est toujours l’autre qui aime d’abord. Cela se traduit dans la liturgie du sacrement du mariage dans l’échange des consentements : « Veux-tu être mon mari/ma femme ? Oui, je le veux et toi ? » Le OUI sacramentel engage la personne dans cette relation unique et irréversible. L’amour donné ne peut jamais être repris. Bien sûr, le OUI conjugal n’est pas donné seulement le jour du mariage. Il engage toute la vie dans la communication, la tendresse, le partage, etc. Le mariage chrétien est le sacrement du don et il se vit dans la dynamique du don et de l’accueil. Il est en lien étroit avec le mystère pascal qui fait passer du don à l’abandon pour vivre dans la communion. 

Pour vivre le sacrement du mariage toute une vie, l’Eglise rappelle quatre paramètres essentiels, quatre indispensables, appelés souvent les quatre piliers du mariage chrétien : liberté, indissolubilité, fidélité et fécondité. Revenons sur chacun d’eux pour les enraciner dans la vie du Christ avant d’en rajouter un cinquième. 

  • Être libre dans le mariage : aujourd’hui cela va de soi pour nous. Aimer est un acte libre et nul ne peut forcer quiconque à aimer et donc à se marier. Mais, revenons à l’évangile où Jésus passe son temps à libérer des hommes et des femmes de leurs maladies, de leurs démons, de leurs handicaps. Dans le sacrement du mariage, il y a l’engagement d’aider l’autre à se libérer de tout ce qui l’empêche d’aimer plus et mieux. Attention ce n’est pas l’autre qui va libérer son conjoint, mais il va créer les conditions, le climat pour que chacun dénoue un certain nombre de nœuds qui l’empêchent de s’épanouir et d’aimer vraiment.
  • Le sacrement du mariage est indissoluble, autrement dit fait une fois pour toutes. Loin d’être un « fil à la patte », il est un lien qui dit haut et fort que chacun met l’autre à la première place dans sa vie et cela pour toujours. En disant : « Je te prend pour époux/épouse et je me donne à toi », chacun proclame cette priorité définitive de sa vie. Autrement dit, toi que je choisis, tu seras toujours à la première place dans ma vie. Là encore, il faut revenir à l’évangile : à Noël et à Pâques, Dieu noue un lien irréversible avec l’humanité en Jésus. Cette nouvelle alliance est scellée pour toujours.
  • Dans le sacrement du mariage, les époux s’engagent à la fidélité. Qu’est-ce que cela veut dire ? Ne pas avoir de relations extra-conjugales ? Oui bien sûr, mais ce n’est pas suffisant, la fidélité va plus loin. La fidélité et la confiance ont la même racine : la foi. Être fidèle c’est croire en l’autre, c’est donner du crédit à sa parole, à sa vie, c’est se relier encore et toujours avec lui/elle, parce que nous sommes en alliance de vie et d’espérance avec lui/elle. Même si le conjoint est déficient, la fidélité est la profession de foi : « Tu n’es pas le mari, la femme idéal(e), mais c’est toi que j’ai choisi, je t’aime et je reprends ta main pour poursuivre la route avec toi ». Tout l’évangile nous décrit la fidélité de Jésus avec notre humanité et avec Dieu son Père. Il est allé jusqu’au bout de son chemin de vie humaine pour ressusciter dans la gloire de Dieu le matin de Pâques. Vivre le sacrement du mariage, c’est vivre le mystère pascal. 
  • La fécondité ou donner la vie est souvent mal interprétée. L’Eglise n’a jamais donné de consigne sur le nombre d’enfants à avoir. Le désir d’enfants est naturel et saint Augustin nous dit que « la procréation et l’éduction des enfants sont un bien du mariage ». Si l’amour est don, s’il comble de joie et de bonheur, il a la volonté de se donner et la fécondité est inscrite dans son mouvement. Tout couple est invité à donner la vie autant qu’il le peut et aussi sous d’autres formes que la parentalité. Il y a la fécondité sociale : chaque fois que nous donnons de notre temps, de nos compétences, gratuitement pour d’autres, nous la vivons. Jésus n’arrête pas de la vivre avec ses disciples et tous ceux qu’il rencontre, qu’ils s’appellent Zachée, Marthe, Marie, Madeleine, qu’il soit riche ou pauvre, malade ou bien portant. Aimer c’est tout donner !
  • Enfin, je rajouterai le pardon. Impossible de vivre ensemble 10, 20,…60 ans, sans faire du mal et être blessé de temps en temps. C’est la nature humaine ! Heureusement le pardon nous est offert pour nous permettre de renouer les fils coupés, pour restaurer le dialogue et la         relation, pour retrouver un chemin conjugal ensemble. Pardonner est un acte d’amour, il engage toute une vie. Pardonner est toujours difficile mais libérant et ouvrant l’avenir. Mais, le sacrement du pardon et de la réconciliation sera notre troisième catéchèse, donc arrêtons-nous là !

Pour conclure : Le sacrement du mariage dit Paul fait vivre dans et par l’Esprit de Dieu. Il donne l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » Et vous rajouteriez quoi ? 

Vive les mariés !

Père Jean COURTES

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