19/06/2022
Lectures : Gn 14, 18-20 | Ps 109 (110) | 1 Co 11, 23-26 | Lc 9, 11b-17
Si nous sommes là pour parler ce matin devant vous qui allez communier pour la première fois, c’est que des personnes nous ont transmis la bonne nouvelle, et ces personnes l’avaient reçue d’autres avant elle, et d’autres encore avant, comme une longue chaîne de croyants, heureux de ne pas la garder pour eux et de partager la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour nous.
Ce qui nous est commun à toutes les trois, c’est de nous souvenir encore de notre première communion, et pourtant, c’est loin, pour moi en tout cas ! Ce souvenir est singulier pour chacune de nous, mais ce qui est semblable c’est d’y penser comme d’un moment marquant (et c’est pour cela qu’il est toujours bien présent) : marquant parce qu’il est à la fois grave et joyeux, grave car nous nous souvenons d’avoir fait un choix, le choix de communier, et joyeux, car c’est un moment où l’on s’est senti grandir !
En réfléchissant toutes les trois aux textes que nous venons d’entendre, nous avons choisi de retenir deux idées : celle du cadeau et celle du partage.
Souvent quand on écoute la Bible, on a une image de Dieu spectaculaire avec de la fumée, de la lumière un trône doré sur les nuages. Et dans notre vie, il n’y a rien de tout ça, alors parfois on peut être tenté de se demander si Dieu est là.
Mais aujourd’hui, dans la lecture, on voit que Jésus partage un repas avec ses disciples, tout simple, et un repas où on mange du pain, donc tout simple aussi.
Il leur dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » (C’est d’ailleurs une parole que le prêtre dit à la messe tous les dimanches donc elle est très importante.)
Quand on communie, on fait mémoire du moment où Jésus a donné sa vie pour nous sur la croix (consécration). C’est un cadeau immense que Jésus nous a fait. Et quand on donne un cadeau à quelqu’un, on a besoin que l’autre tende les mains pour prendre le cadeau, sinon il ne se passe rien du tout. Et communier, c’est dire à Jésus, je sais que tu as donné ta vie pour moi à la croix et j’accepte ce cadeau, je veux vivre pour toi et avec toi. Il n’y a pas de grande lumière, mais une promesse mutuelle entre Jésus et moi. Il me promet d’être présent dans ma vie, comme il l’est dans ce pain, discret mais bien pleinement là.
Cf Carlo Acutis et les miracles eucharistiques qui nous montrent parfois que Jésus est bien présent dans l’Eucharistie.
Au premier abord, la notion de partage n’est pas évidente lorsque que nous lisons les textes de ce jour.
Mais lorsque nous nous posons sur le texte de l’Évangile selon Saint Luc, nous observons le partage, partage de la parole et partage du pain, et il y a une phrase :
« Donnez leur vous même à manger » dit Jésus aux Douze lorsqu’ils annoncèrent qu’ils n’avaient pas plus de cinq pains et deux poissons pour nourrir tout un peuple.
Malgré les proposions des disciples (comme le fait d’aller chercher eux-mêmes à manger) Jésus a confiance en eux, et leur demande de rassembler la foule pour accomplir ce miracle de multiplication des pains.
Toutefois, ce qui est important de retenir : c’est l’action que fait Jésus après la bénédiction des pains. Il ne se contente pas uniquement de nourrir la foule de lui-même MAIS il donne la mission aux disciples de nourrir EUX-MÊMES le peuple.
Ici, il ne s’agit donc pas du « chacun pour soi » mais bel et bien du partage et du vivre ensemble. Ce que Jésus a lui même reçu du Père il nous le transmet. L’Eucharistie est donc aussi un symbole de partage.
En ce jour de fête, de première communion, et pour vous les enfants qui allez recevoir ce cadeau, tout comme Jésus qui a démultiplié le pain, démultiplions nos richesses, nos connaissances pour les partager et se mettre au service de l’autre en toute bienveillance.
Et en conclusion, un mot est précieux, il fait partie des petits mots magiques : MERCI ! et en grec, merci se dit «EFCHARISTO». Célébrer ensemble l’Eucharistie, c’est dire merci !
Catherine, Émilie et Clélie