Henri Miller, place st Eustache Paris
Avec cette parabole bien connue, chacun s’interroge : quand suis-je sol pierreux, broussailles, terrain léger ou bonne terre ? Car nous avons conscience de ne pas être réceptif à 100% et à tout moment à la Parole de Dieu. Les évènements, les circonstances nous rendent plus ou moins sourds et nous pouvons nous lamenter, nous culpabiliser pour nos manques d’attention, d’écoute, au fond notre manque d’intérêt pour Dieu. Nous le savons, Jésus raconte cette histoire pour nous faire comprendre que le semeur est Dieu, la semence est sa parole, et la terre c’est nous. Dans cette parabole, avez-vous remarqué que l’élément qui change, c’est la terre ! L’élément en général le plus stable devient le plus mouvant. Le semeur et la semence sont toujours là en permanence et en abondance, alors que le sol varie, change et devient plus ou moins accueillant à la semence. Si nous sommes le sol, il faut peut-être nous atteler à la tache d’enlever les pierres pour qu’un peu plus de terre arable accueille la semence. Travail difficile de conversion, de changement, d’ouverture, mais nécessaire car l’écoute de l’autres est exigeante.
L’écoute est un maitre-mot dans la vie spirituelle. Dieu parle aux hommes depuis des millénaires, il utilise plusieurs techniques pour se faire entendre. Certes, pour nous, il y a la Bible avec des récits et des enseignements qui mettent en relief l’amour de Dieu pour son peuple. Son alliance, sa patience à toute épreuve est une constante dans l’Ancien Testament. Il parle en Jésus, Verbe de Dieu, parole incarnée qui nous livre le secret de son Père. Il parle aussi au cœur de tout homme pour lui chuchoter son attachement et sa relation paternelle. Il parle par des hommes et des femmes que nous rencontrons et qui, par leur vie, leurs paroles et leurs actes, nous disent sa présence et son amour pour tous. Il parle bien sûr dans les sacrements, en particulier dans celui de l’Eucharistie. La semence de Dieu est variée, abondante, largement donnée. A nous de l’accueillir.
Ce n’est pas la bonne volonté qui nous manque, mais nous connaissons nos faiblesses, nos contradictions et nous savons que cette Bonne Nouvelle, nous ne la recevons pas tout le temps 5 sur 5. Alors courage, continuons ce travail long, patient d’enlever régulièrement quelques pierres de notre champ pour que la semence de Dieu trouve un peu plus de bonne terre demain. La semence change le terrain, elle nous rend plus attentif à cette parole de Dieu qui vient changer notre vie et notre cœur pour faire plus d’espace à Dieu et aux autres.
Ecoute la voix du Seigneur
Prête l’oreille de ton cœur
Qui que tu sois ton Dieu t’appelle
Qui que tu sois il est ton Père
Jean COURTES