Humilité et conversion !  8° dimanche C  2 mars 2025

Arcabas

L’évangile de ce dimanche est composé de consignes que Jésus a dites en fonction de ses rencontres et que Luc a rassemblées. Les premières concernent le regard, l’autre est une métaphore de l’arbre. Que nous disent-elles ? 

La première nous invite à nous méfier des aveugles et à ne pas les suivre, car ils nous amènent à la chute. Qui vise Jésus ? Sûrement les pharisiens et les scribes qui proposent une interprétation de la Loi, mais qui sont en réalité des aveugles puisqu’ils ne le reconnaissent pas comme le Messie. Mais poursuit Jésus, il n’y a pas qu’eux : nous aussi nous sommes aveuglés, empêchés de le reconnaitre comme Fils de Dieu par notre manque de foi et donc de croire en lui et de le suivre. Pour sortir de cette situation d’aveuglement, il faut nous convertir, changer notre regard – c’est le cas de le dire ! – et nous laisser guérir par lui. N’a-t-il pas plusieurs fois rendus la vue à des aveugles de naissance ? Avec humilité reconnaissons notre cécité, notre suffisance à vouloir savoir et connaître Dieu parfaitement et laissons-nous guider par lui. « Nul ne connaît le Père sinon le Fils et ceux à qui il le révèlent. » Nous sommes capables de recevoir cette révélation parce que Jésus, vrai Dieu et vrai homme nous la fait connaître. Laissons-nous guider par lui, suivons son chemin d’évangile, il nous mène au cœur de l’alliance avec Dieu et avec nos frères. Alors seulement nous pourrons devenir des guides pour d’autres. 

La métaphore de l’arbre bon qui porte de bons fruits et une invitation pour les disciples à être de bons témoins. Comment le sont-ils ? En aimant Dieu, leurs frères, en étant miséricordieux, en pardonnant et en vivant selon l’Esprit dans la bonté, la joie et la paix. Le bon disciple porte témoignage et tout le monde s’interroge sur l’origine de sa vie bonne. Un arbre qui donne de bons fruits à des racines saines. Il puise sa force et sa vitalité dans la bonne terre. Pour le chrétien, c’est dans sa relation au Christ et à Dieu son Père.

Tout se joue au niveau du cœur. En effet, c’est dans sa conscience que chacun choisit entre le bien et le mal, l’ouverture aux autres ou l’égoïsme, le pardon ou la vengeance. C’est lui seul qui peut se laisser éclairer par l’évangile, qui peut se laisser convertir à un nouveau regard, à un changement d’attitude. Alors il entrera dans une autre logique, celle de Dieu. Regarder les autres, l’humanité comme Dieu, aimer comme Dieu aime sans condition, pardonner, donner une nouvelle chance, etc., voilà ce que le disciple du Christ est appelé à vivre. Cela suppose humilité et conversion. Humilité pour reconnaître ce que nous sommes et où nous en sommes ; conversion parce que nous sommes encore loin du compte. 

Mais cela tombe bien puisque mercredi nous commençons le carême.

Père Jean COURTES

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