Jean le Baptiste : l’appel au changement !  – 2° dimanche de l’Avent – 7 décembre 2025 

Philippe de Champaigne vers 1656

Le mot d’ordre de l’Avent est de veiller, d’être attentifs pour être prêts à accueillir la venue du Christ dans nos vies. La crèche nous rappelle qu’il est venu en notre monde il y a plus de 2 000 ans, mais surtout qu’il s’invite encore aujourd’hui à « habiter parmi nous », en nous. La parole de Jean le Baptiste avec ses mots durs, son style de vie désarçonnant invitent à la conversion, au changement. Ceux qui viennent à lui attendent un Messie, pourquoi Dieu serait en colère contre eux ? Ils sont plein de bonne volonté et veulent se préparer à la venue de l’envoyé du Dieu de l’Alliance. Qui sera-t-il ? Comment sera-t-il ? Au cœur de leur foi retentit les phrases d’Isaïe : « Sur lui reposera l’esprit du Seigneur ; il jugera les petits avec justice ; le loup habitera avec l’agneau, etc. » Autrement dit un monde nouveau verra le jour, une révolution est à attendre, il faut donc s’y préparer.

Jean-Baptiste propose d’abord à ses interlocuteurs de changer de pratiques, de ne plus être dans le paraitre, d’unifier le fond et la forme de leur vie. Tout un programme pour nous aussi ! Soyons lucides sur nous d’abord avant de vouloir l’être pour les autres. Pour cela regardons-nous avec vérité, sans dissimulation et fausses raisons pour expliquer ceci ou cela de nos comportements ou de nos pensées. Soyons vrais avec nous-mêmes. Pas si facile à faire, c’est pourquoi nous pouvons demander à l’Esprit de Dieu de nous aider dans ce travail sur nous-mêmes. 

Jean-Baptiste propose aussi à ses interlocuteurs de ne pas utiliser la parole de Dieu pour justifier leurs comportements et leurs choix. Bonne question aussi pour nous. Cet été par exemple, dans l’Église de France une protestation vigoureuse est née parce qu’un évêque a nommé comme numéro 3 de son diocèse un prêtre condamné pour abus sexuel. Il avait payé sa dette puisqu’il a fait de la prison et en était sorti. L’évêque a justifié sa décision par la miséricorde évangélique. Dans nos vies personnelles ne nous arrive-t-il pas de justifier tel ou tel de nos comportements par une parole évangélique ? Posons-nous d’ailleurs la question : dans l’évangile qu’est-ce que nous retenons et qu’est-ce que nous oublions ou passons sous silence volontairement ? Le pardon, la miséricorde ne peuvent se vivre au fond sans respecter les personnes, les victimes, les blessés. Pas facile souvent !

Jean-Baptiste plonge ses interlocuteurs dans les eaux du Jourdain pour signifier leur conversion, leur désir de changement car il annonce la venue du Christ. Nous savons qu’il est venu et qu’il reviendra et c’est pour cela qu’à notre tour nous sommes invités à être actifs pour le faire advenir en nous et dans notre monde. Par notre foi, notre espérance en vivant au jour le jour de cette Parole de Jésus qui nous le rend présent, nous participons à la vie du Royaume de Dieu sur notre terre. Chaque fois que nous essayons de vivre concrètement cet évangile qui nous tient à cœur, chaque fois que nous essayons de vivre avec les autres le « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », chaque fois nous agissons pour que le Royaume de Dieu gagne du terrain. Chrétiens, disciples du Christ, c’est notre mission et notre joie. La figure de Jean le Baptiste non seulement nous le rappelle mais nous incite à l’urgence. A nous de nous y mettre chaque jour davantage.

Père Jean COURTES

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