Jésus parlait avec autorité ! 4° dimanche B – 31 janvier 2021

Fra Angelico

Nous lisons plusieurs fois dans les évangiles que les personnes qui écoutaient Jésus étaient frappées par son autorité. Il ne parlait pas comme les scribes et les pharisiens. Qu’est-ce à dire ? Tenait-il un discours différent de ces derniers ? Donnait-il une autre interprétation aux  textes de la Loi, si chère aux juifs ? Quelle est cette autorité ?

Nous ne sommes pas dans le reportage en direct et nous savons que les évangiles ont été écrits après les faits rapportés. Pour les premiers chrétiens, l’autorité de Jésus vient de son lien avec Dieu le Père, manifesté pleinement à la résurrection. Pour eux il est la Parole de Dieu incarnée et il la proclamait, la dévoilait, la révélait dans le concret de sa vie par des mots, des intonations, des expressions qui leur parlaient. « Le Verbe s’est fit chair et il a habité parmi nous » dit saint Jean. Le mot autorité vient du latin « augere », qui veut dire augmenter, faire grandir. La parole de Jésus, loin de contraindre, d’obliger,  fait grandir chacun de ses interlocuteurs en humanité. Parce qu’elle s’origine en Dieu, sa Parole augmentait leur foi, leur permettait d’avancer sur leur chemin de vie et de foi.

A lire aussi les évangiles, nous voyons bien que son autorité vient de sa volonté de toucher le cœur de chacun. Jésus est un prédicateur hors pair qui rejoint ses interlocuteurs dans ce qui les préoccupent le plus. Il les met au pied du mur : il faut choisir Dieu ou l’argent, les règlements de la Loi ou la vie humaine, la mort ou le pardon, etc. Il les renvoient à leur consciences : « quel est celui d’entre vous qui laisse se noyer son âne le jour du sabbat ? Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre », etc. Jésus amène ses interlocuteurs sur le terrain du sens de leur vie. En quelques mots, il les met en prise directe avec la question de Dieu.

La parole de Jésus a de l’autorité non parce qu’elle est autoritaire, mais parce qu’elle parle au cœur de chacun et qu’elle fait grandir l’amour de l’homme pour l’homme : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », et l’amour de l’homme pour Dieu : « quand vous priez, dites Notre Père… ». A nous d’accueillir cette Parole , de la comprendre, de l’intérioriser, de la traduire dans nos gestes et dans nos vies, pour la dire à notre tour. Alors oui, nous serons ses témoins jusqu’à la fin des temps.

Père Jean COURTES

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