La mort et l’enfant ! 25° dimanche B  22 septembre 2024

Nicolas TOURNIER

Jésus annonce pour la seconde fois à ses disciples qu’il doit mourir et que trois jours après il ressuscitera. L’avenir est sombre, qu’ont-ils compris ? L’évangile de Marc nous dit qu’ils ont bien compris que sa mort était proche puisqu’en chemin ils parlent de la succession. Qui va prendre la tête du groupe ? La question du pouvoir est permanente. La réponse de Jésus est bouleversante.

La mort de Jésus est inéluctable comme la nôtre, mais il l’annonce par meurtre. Devant elle nous sommes toujours émus, pris de panique et beaucoup d’entre nous préfèrent l’éluder, la mettre à distance, parler d’autres choses comme les disciples. Mais elle nous rattrape toujours car des proches, des collègues, des connaissances meurent.

Pour nous chrétiens, qui dit mort dit résurrection. C’est ce qu’annonce Jésus à ses disciples. Mais la résurrection c’est quoi au juste ? L’imaginons-nous comme notre vie actuelle continuée ? N’est-ce pas ce que nous espérons quand nous disons que nous allons retrouver parents, conjoints, enfants, amis, etc. C’est vrai, nous la voulons meilleure quand même, avec moins de souffrances, plus d’harmonie et de joie. Dans les évangiles nous ne trouvons pas ce descriptif. Le ressuscité vit de Dieu, par lui, il est en communion éternelle avec lui. Voilà notre espérance que nous comptons vivre le plus tard possible ! Ainsi pensaient peut-être les disciples qui préféraient revenir à une question concrète, bien terre à terre : qui va diriger le groupe quand le maître ne sera plus là ? 

La réponse de Jésus est déconcertante : ce ne sera pas le plus intelligent, le plus diplomate, le plus pragmatique, etc., ce sera celui qui ressemblera à un enfant. L’enfant, celui que nous mettons sur nos genoux, c’est un petit, un fragile, un innocent, et quand nous sommes devenus adultes ressembler à un enfant n’est pas simple, le retour en arrière est impossible. Alors ? Jésus veut peut-être faire passer le message que vivre avec lui nécessite d’accepter sa fragilité, l’aide des autres, la confiance, rechercher cette fraternité humaine sans laquelle un enfant ne peut vivre et grandir. Vivre avec le Ressuscité c’est entrer dans cette autre logique de la vie qui est celle de l’amour, de l’ouverture et du don. 

Jésus nous propose un passage, une Pâque comme à Nicodème, une renaissance. Il nous tend la main, il a ouvert la route, il nous appelle à le rejoindre. Ce chemin nous le connaissons, c’est celui de l’amour donné, offert, celui qui nous comble de joie et qui nous rend profondément heureux. Nous avons déjà fait plusieurs fois cette expérience : l’amour est plus fort que la mort. Or aimer c’est tout donner ! C’est difficile, c’est onéreux mais la communion avec Dieu et les autres est au bout du chemin. Continuons la route avec Lui.

Père Jean COURTES

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