La prière de Jésus est difficile à commenter. Elle clôt chez saint Jean les discours après la Cène et elle introduit aux récits de la Passion. Elle est un acte intime de la relation de Jésus à son Père ; elle dit leur union, leur communion profonde ; elle dit aussi celle du Christ avec ses disciples et notre humanité.
Prier, chacun d’entre nous en a éprouvé plusieurs fois, la difficulté. Alors en ce dimanche, je vous propose une méthode inspirée des exercices de saint Ignace de Loyola en espérant qu’elle nous aidera tous sur ce chemin de la prière. D’abord et avant tout, se mettre en présence de Dieu et pour cela s’arrêter, faire silence prendre 10 ou 15 minutes, seul, tranquille en un lieu propice. Puis, laissez émerger nos préoccupations et les lui confier : « voilà ce que j’ai vécu, ce qui s’est passé, les personnes qui ont été présentes, absentes, etc., les paroles qui m’ont marqué, qui m’ont manqué, etc. Alors dans un deuxième temps, dire MERCI à Dieu pour les joies, la vie reçue, sa présence, les signes de son amour. Merci de nous aimer comme il nous aime.
Nos vies n’étant pas exemplaires, nous constatons en même temps des manquements à l’amour, des mots qui ont blessé, des gestes qui ont fait du mal, des silences porteurs de remords. Les « j’aurais dû et je n’ai pas fait » qui en disent long sur la vérité de nos relations. Dire alors pardon en confiant à Dieu tout cela, car sa présence par personne interposée, est touchée. Pardon pour ces paroles et ces gestes contraire à l’amour, pour ces refus d’aller plus avant dans la logique de l’alliance et de l’amour qu’il nous propose en permanence.
Mais demain, allons-nous continuer pour nous dire encore une fois : « c’est toujours pareil, je ne changerai jamais ! ». Non, demain peut être différent avec la grâce de Dieu. Il suffit de le vouloir, de lui confier un possible. Si nous choisissons un point de vigilance, une attention particulière vis à vis de telle ou telle personne, nous essayons de nous le rappeler plusieurs fois dans la journée et nous demandons à Dieu de nous aider à tenir. Nous avons besoin de son soutien, de l’assistance de l’Esprit saint pour tenir dans cette petite chose réalisable, avec l’espoir de la recommencer demain et après-demain, etc. Alors, nous serons heureux d’avoir grandi un peu sur ce chemin de l’amour et de la fraternité avec l’aide de Dieu.
Pour terminer trois conseils pratiques : se donner un temps raisonnable : entre 10 et 15 minutes ; savoir conclure par un geste ou une prière ; recommencer le lendemain.
Merci Seigneur de nous apprendre à prier !
Père Jean COURTES