
Alors que nous célébrons les 10 ans des attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts, endeuillés leurs familles et la France, l’évangile de ce dimanche nous rappelle que notre monde est fragile et peut disparaitre. En effet, les guerres minent de l’intérieur notre humanité et pullulent aux quatre coins de notre monde. De plus le dérèglement climatique met à genoux les popul ations les plus démunis de notre planète. Même dans nos pays, dits riches, les divisions se creusent et la désespérance gagne du terrain. Est-ce le début de l’apocalypse annoncée par l’évangile ?
Oui comment garder l’espérance dans un monde où l’horreur peut surgir en une minute ? Comment garder l’espérance quand les dirigeants des grandes nations ne semblent plus avoir de morale et de repères humains ? Comment garder l’espérance quand les intérêts d’un petit nombre prennent le dessus sur l’intérêt général ? Tout cela pourrait nous amener à rêver du cycle de Noé : on efface tout et on recommence pour un nouveau printemps du monde.
Le réalisme des paroles de Jésus est glaçant car nous savons bien qu’il n’y a pas que la violence des guerres, il y a celles qui nous touchent de près au quotidien : au travail, en famille, entre proches. Même nous les croyants, disciples du Christ nous semblons parfois oublier l’évangile et poursuivre notre quête de pouvoir et de gloire. Aujourd’hui, l’évangile nous réveille car il nous affirme que c’est dans ce monde-là et pas un autre que nous devons témoigner de notre foi et donc vivre en chrétien, c’est-à-dire en fraternité.
A tous les degrés de la vie du monde nous sommes invités à affirmer que le Christ est venu annoncer un autre monde, celui où tous les hommes, toutes les femmes n’ayant qu’un même Père sont faits pour vivre ensemble dans le respect mutuel et si possible en s’aimant. Bien sûr c’est difficile, mais pourquoi baisser les bras ? Rappelons-nous le pape Paul VI à la tribune de l’ONU qui proclame : « Plus jamais la guerre », le pape François qui a interpelé les dirigeants du monde entier sur le sort des immigrés. Même s’ils n’ont pas été entendus, leurs paroles restent gravées pour l’espérance de l’humanité. Nous savons aussi que nous sommes témoins et parfois acteurs nous-mêmes de violences dans nos différents lieux de vie, alors pourquoi nous taisons-nous ? Peur de nous mêler des affaires des autres ? peur de blesser, de rajouter du mal au mal ? Peut-être, mais qui annoncera la paix ? Qui annoncera l’amour ? Qui témoignera que l’amour est plus fort que le mal et la mort ? Nous chrétiens nous avons cette responsabilité parce que le Christ est mort par amour pour toute l’humanité. Nous sommes porteurs de ce message d’espérance, à nous de l’annoncer. Bien sûr, faisons-le avec respect, doigté, fraternité. Que nos paroles et nos gestes n’enfoncent pas les autres mais les aident à sortir du mal dans lequel ils sont pour vivre dans l’amour et la paix. C’est toujours possible avec l’aide de l’Esprit de Dieu. Il est là, présent, il nous inspire à la fraternité.
Père Jean COURTES