24/11/20024
Dn 7,13-14 | Ps 92-93 | Ap 1,5-8 | Jn 18, 33b-37
Introduction – Denis :
Un trio, logique, c’est trois personnes. On s’est donc retrouvés Geneviève, Séverine et moi Denis, à deux reprises, pour bien s’imprégner des textes du jour.
Le premier texte de Daniel nous est apparu un peu énigmatique, l’Apocalypse révélation est entendue aujourd’hui comme catastrophique quand ce n’est pas cataclysmique… Et puis qui est donc ce vieillard, un vieux sage, un Dieu qui vient vers lui ? mystère…
L’Évangile est toujours plus facile à entendre et nous le connaissons bien, il résonne en nous, la paix, on en a tellement besoin…
On s’est finalement arrêté sur l’Apocalypse de Jean, et plus particulièrement sur la phrase qui figure sur le granit du baptistère : « par le baptême, nous sommes appelés à être prêtre, prophète et Roi ». Celui qui va parler sur le prêtre, ce n’est pas moi, pas de machisme ; c’est Séverine, et Geneviève sur le Roi. Il me restera donc à dire du prophète….
Séverine :
Il m’a fallu réfléchir à la signification d’être prêtre par le baptême. Je dois avouer que jamais je ne m’étais interrogée sur cela et c’est une belle opportunité qui m’est offerte.
Quels sont donc mes actes de la vie qui font que je remplis cette « mission », qui me font entrer dans l’Église et m’unir au Christ.
Tout n’est pas toujours simple dans une vie de baptisé – offrir sa vie à Dieu, prier, rendre grâce évangéliser – et le chemin de foi peut être tortueux, empreint de doutes. Je ne suis pas seule mais en fait si, je suis seule, même si je chemine avec Dieu comme ami.
C’est une mission incroyable qui est confiée à chaque baptisé d’être prêtre en union avec le Christ. Une fois qu’elle est comprise et acceptée, elle permet de donner un sens à sa vie, de comprendre ce que signifie réellement, de vivre en chrétien.
Bien sûr la prière seule ou en communauté, prendre part à l’Eucharistie, mais aussi pour ma part, je dirai que le service, l’attention aux autres, aux plus fragiles sont les actes majeurs qui m’animent. La transmission de la foi à mes enfants, c’est par des actes de la vie que je souhaite le faire et c’est là que je suis le plus à l’aise pour le faire.
En tant que baptisé, l’Esprit Saint nous aide à sanctifier notre vie ordinaire, même si ce n’est pas simple mais chacun peut à sa manière y arriver, plus ou moins facilement, et je pense plus ou moins consciemment. Nous devons nous rappeler à quoi nous sommes appelés par le baptême et nous poser pour y réfléchir.
Denis :
Prophète, moi prophète ? N’est-ce pas réservé aux prêtres, aux moines, au religieux, aux spécialistes, aux érudits diplômés et formés ?
Et puis, être prophète aujourd’hui, avec notre Église qui vacille, son autorité et sa structure hiérarchique et quasi militaire remises en cause… les fantaisies libertines et les fautes luxurieuses de plusieurs de ses membres ne nous aident pas… On rêve !
Et puis, vous allez me dire que j’en rajoute, mais il faut bien le constater, combien de baptêmes sont donnés aujourd’hui, combien de français se disent chrétiens, combien vont « à la messe » régulièrement, parfois… ou jamais. On n’ose même plus regarder les statistiques…
Heureusement, notre démocratie est imprégnée de son histoire chrétienne ; les interrogations sur le spirituel et le « le sens » de la vie, renaissent.
Devant tout ça, je…, moi…, petit chrétien, ou qui essaie de l’être, que puis-je faire ?
Que d’obstacles devant moi pour « aller dire ! » comme les disciples après la Pentecôte.
Alors, Je me dis qu’il faut que je m’assume tel que je suis, un modeste qui ose parfois témoigner, et surtout « espérer et aimer ! ».
Geneviève :
Que peut bien signifier pour nous aujourd’hui cette 3ème fonction dont nous avons hérité lors de notre baptême : Roi ?
Il est clair qu’il ne s’agit pas de la royauté exercée à la manière de Louis XIV ni même des quelques rois qui existent encore dans notre vieille Europe.
Aujourd’hui nous fêtons Jésus comme Roi de l’univers, une fête qui ne date que du XIXème siècle.
Dans l’ancien testament, le messie est annoncé comme étant un Roi, David, Salomon… dans beaucoup de psaumes il est question de la royauté de Dieu. Dans le récit de l’adoration des mages, ceux-ci recherchent le « Roi des nations » et dans l’évangile que nous venons d’entendre, Pilate dit à Jésus : « alors tu es Roi ? »
Ma royauté n’est pas de ce monde, répond Jésus. Le lavement des pieds le jeudi saint nous résume bien sa conception de la royauté : servir.
« Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir ». (Mt 10,45)
Alors, aujourd’hui, comment exercer, à la suite du Christ, cette fonction royale ?
Peut-être en étant soucieux de la création, de la planète, en ayant le souci des exclus, des réfugiés, des malades. Notre royauté, c’est simplement d’exercer nos talents au service du monde et de l’Église.
Aux nouveaux baptisés de la nuit de Pâques, le célébrant dira :
« Désormais vous faites partie du peuple de Dieu, membres du Corps du Christ et vous participez à sa dignité de Prêtre, de Prophète et de Roi. »
Que son règne vienne !
Séverine, Geneviève, Denis