Cette fête de la Pentecôte célèbre le don de l’Esprit saint pour les disciples de Jésus. Pour nos frères juifs, c’est la fête où ils célèbrent le don par Dieu de la Loi à Moïse sur le Sinaï. Elle sera sa présence au milieu de son peuple aussi bien dans le désert que dans le Temple. Avant de partir définitivement, Jésus promet à ses disciples qu’ils ne seront pas orphelins et qu’il restera avec eux autrement jusqu’à la fin des temps. A la Pentecôte, il leur envoie l’Esprit saint qui apparait sous deux formes : du vent et des langues comme de feu. Le vent les secoue et les fait sortir de leur cachette pour vivre au grand jour, au milieu du peuple de Jérusalem. Ce même vent avait permis aux Hébreux de traverser la Mer Rouge à pieds secs. Ils reçoivent aussi la force de parler, d’annoncer à tous la résurrection de Jésus. Tous comprennent ce qu’ils disent ! Ces hommes et ces femmes de peuple n’ont pas reçu un don de polyglottes, mais celui de parler le langage du cœur et de la foi. Ils témoignent par leur vie que l’évangile est un chemin de vie, de bonheur et de fraternité.
En cette fête de la Pentecôte demandons-nous si l’évangile du Christ est notre programme ? Est-il au centre de notre vie ? Fait-il partie des incontournables quand nous avons des choix à faire ? L’Esprit saint est-il pour nous un inconnu ? Joue-t-il un rôle dans notre vie spirituelle ? Nous sommes dans un temps compliqué : covid 19, guerre en Ukraine, inflation, etc., et la peur nous recroqueville sur nous-mêmes ou un petit cercle. L’Esprit de Pentecôte souffle pour nous secouer, nous faire sortir de cette peur qui paralyse et nous ouvrir à la fraternité. N’ayons pas peur ! Accueillons l’Esprit qui nous invite à choisir la vie. Bien sûr la prudence est requise en cas de pandémie, mais optons délibérément pour que la vie soit le maître mot de nos choix. Laissons-le souffler quand il y a une démarche de pardon à faire, quand il y a à resserrer des liens de famille, quand il faut poser des actes pour rétablir la justice et la fraternité, etc.
L’Esprit de Pentecôte est cette présence « inspirante » de Jésus ressuscité. Il fait parler. Il nous pousse au témoignage par les paroles et les actes pour affirmer que nous sommes chrétiens, disciples du Ressuscité. Ne croyons pas que c’était plus facile à Jérusalem pour les premiers chrétiens. Ils parlent devant des juifs, des Grecs, des Romains, des personnes de différentes cultures et religions. Ils osent. A notre tour osons une parole, osons dire ce qui nous tient à cœur, ce qui nous fait vivre et qui guide nos choix. Osons des gestes qui expriment concrètement ce que nous croyons et ce que nous voulons annoncer. Quand l’amour est là, il se sent, se perçoit au-delà du langage verbal ? Exprimons nos engagements divers de solidarité et de fraternité et faisons le lien avec le commandement de l’amour mutuel que Jésus nous a donné. Laissons l’Esprit saint s’exprimer dans toutes ses dimensions spirituelles et humaines. « L’Esprit souffle où il veut et tu entends sa voix et nul ne sait ni d’où il vient, ni où il va », il va te conduire pour ton bonheur et celui de ton entourage.
Laissons l’Esprit bousculer notre Église. Elle en a besoin. C’est une bénédiction pour elle, pour nous, pour le monde.
Père Jean COURTES