Dans cet évangile de trois versets, il y a la main du Christ et celle du Père. Nous sommes dans la main des deux et en sécurité. Personne ne peut nous arracher de leurs mains. Avec nos mains, nous donnons et nous recevons, nous nous saluons, nous nous donnons des marques d’amitié et d’affection. Avec elles aussi nous nous disputons et quand nous en arrivons aux mains, nous allons vers le pire.
La main du Christ est celle qu’il tend aux malades, aux paralysés, à Pierre sur les eaux du lac de Tibériade. La main du Christ est celle qui rompt le pain le soir du Jeudi saint. C’est aussi celle qui, étendue sur la croix, a reçu le clou de la souffrance et de la mort. La main du Christ est celle qui caresse ses brebis et qui les guide. Elle les unit et les protège. Nous, chrétiens, nous sommes dans sa main, unis par lui et rien ni personne ne peut nous séparer de lui.
La main du Père est celle qui bénit Jésus et l’envoie en mission, celle qui lui indique le chemin pour réaliser sa vocation, celle qui le ressuscite le matin de Pâques. Il est dans la main du Père et nous, chrétiens, nous sommes dans leurs mains, rien ni personne ne peut nous en séparer.
Être dans les mains de Dieu, qu’est-ce à dire ? D’abord et avant tout, croire en lui, avoir cette foi, cette expérience qu’il est là présent en nous et autour de nous. Croire qu’il nous a envoyé son Fils Jésus par amour, pour notre bonheur et pour le sien. Vivre dans cette vie éternelle, de ressuscité, qu’il ouvre définitivement à Pâques pour son Fils et pour nous.
Être dans les mains de Dieu, c’est aussi suivre le chemin des patriarches, des prophètes, de Jésus. Il nous guide sur le chemin de l’évangile comme le pasteur ses brebis. Il a fait alliance avec un peuple, il créée une nouvelle alliance en son Fils Jésus, dans laquelle nous sommes impliqués. Il nous ouvre à la nouvelle vie du Ressuscité, le matin de Pâques.
Être dans les mains de Dieu, c’est espérer en lui, en sa providence, en sa miséricorde pour notre vie et celle de l’humanité. Dans un monde sans beaucoup de repères, il nous assure que la vie avec lui est plus forte que la mort, que l’amour ne laissera jamais le mal avoir le dernier mot, que la communion existe envers et contre tout.
Être dans les mains de Dieu, c’est recevoir sa vie, son don, son amour sous toutes ses formes, non seulement dans le don de la Parole, mais aussi dans celui de l’Eucharistie. Présence réelle donnée et reçue dans la foi pour notre bonheur et celui du monde.
Nous sommes dans les mains de Dieu. Elles se joignent en Jésus-Christ pour nous inscrire dans cette communion divine qui dépasse toutes choses. A l’heure où les chrétiens du monde entier reçoivent un nouveau Pape, nous nous rappelons que Dieu a mis dans nos cœurs et dans l’Eglise le secret de la paix et de l’unité : l’amour de Dieu et de nos frères. Puissions-nous vivre de cet amour aujourd’hui et jusqu’à la fin du monde.
Père Jean COURTES