Mission impossible ? 3° dimanche de l’Avent 13 décembre 2020

Raphaël

L’évangile de jean nous présente Jean-Baptiste comme un personnage énigmatique pour ses contemporains. Il intriguait par son style de vie, ses paroles tranchantes, sa foi et son espérance. Qui es-tu ? lui demandaient des prêtres. Il ne leur répondait pas directement ou plutôt, il leur réponde par la négative, car tous attendent un Messie, un envoyé de Dieu, un sauveur. Il se définit comme la voix qui crie dans le désert : « Redressez le chemin du Seigneur » comme l’a dit Isaïe. Le prophète annonce que le temps de l’épreuve est accompli et que Dieu vient, c’est pourquoi il faut régler quelques difficultés et éliminer quelques obstacles.

Jean le Baptiste est donc un annonceur, un préparateur à un évènement nouveau, un réparateur de vie avec son baptême pour la conversion des péchés. Lui aussi est dans l’attente et l’interrogation, car il sait par sa foi, son espérance que Dieu vient et que le Messie est au milieu d’eux, mais il ne le connait pas encore. Pourtant, au baptême de Jésus, il a entendu la voix du Père dire « celui-ci est mon fils bien aimé ». Même s’il a l’intuition que son cousin a un rôle à jouer dans l’histoire du peuple de Dieu, il enverra de sa prison quelques disciples lui demander : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »

Jean-Baptiste nous adresse à nous chrétiens d’aujourd’hui, trois appels : soyez des annonceurs d’un Dieu qui est au milieu de nous, préparez son chemin, soyez humbles en témoignant de votre foi. Soyons des annonceurs du Dieu de Jésus auprès de ceux qui nous entourent et que nous rencontrons. Par nos paroles, nos actes, traduisons notre foi dans la simplicité de la vie quotidienne. Belle occasion avec Noël de pouvoir dire l’importance de cette fête religieuse pour nous. Elle est tellement maquillée aujourd’hui qu’en redire le sens et le vivre avec d’autres est une nécessité. En ce temps de pandémie, relions aussi notre proximité avec les personnes fragiles, les malades, les gens qui sont seuls, à notre foi au Christ qui est au milieu de nous. « J’étais malade et vous m’avez visité… » Préparons son chemin, abaissons les obstacles : que de fausses idées de Dieu entendons-nous régulièrement ! Que de blocages dus au mal subi par tel ou tel et attribué à Dieu ! Que de rejets à cause des imperfections de l’Eglise ! La liste est longue aujourd’hui et nous sommes invités à un travail long et pénible pour déboulonner ces idées reçues, pour apaiser, pour laisser entrevoir un Dieu d’amour et de miséricorde. Il est là au milieu de nous ! Enfin soyons comme Jean le Baptiste des témoins humbles de cette Bonne Nouvelle. Ne nous prenons pas pour Dieu, pour celui qui a la vérité. N’assenons pas notre credo, mais au contraire invitons à croire dans la douceur, la tolérance et la fraternité. C’est à notre vie fraternelle que l’on reconnaitra que nous sommes chrétiens et que notre témoignage portera du fruit. Noël arrive, belle occasion pour être des annonceurs d’un Dieu qui est venu, qui vient et qui est là au milieu de nous.

Père Jean COURTES

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