Comment ne pas penser en cette fête de Noël au pays de Jésus, défiguré, meurtri par les bombes et la mort ? Comment ne pas souffrir avec ces populations déplacées cherchant un abri et un bout de terre d’espérance ? Comme l’écrivait Isaïe il y a 28 siècles, le peuple qui marche dans les ténèbres attend une grande lumière, attend que le joug qui pèse sur lui soit brisé et qu’une vie nouvelle surgisse au cœur même de la tragédie.
La vie comme la mort vient des hommes, mais Dieu a choisi la vie en venant parmi nous, au milieu de nous, en nous. Oui, Dieu à Noël, en Palestine, en cette nuit de Bethléem choisit de devenir homme en Jésus. Il aurait pu naître dans une région tranquille, mais il vient au monde dans un pays occupé, sur une route encombrée et dans l’inconfort de la précarité. Les crèches que nous rêvons et que nous fabriquons, avec leurs santons plus ou moins modernes, expriment notre désir de sérénité et de paix. A Noël, la lumière, la joie et la paix qui viennent à toute naissance, sont au rendez-vous.
Cette année nous revivons ce mystère d’amour : Dieu aime tous les hommes au point qu’il quitte son ciel pour devenir l’un d’entre nous. Contemplons encore une fois cette alliance inouïe, cette promesse qui s’actualise et qui se donne à voir. A Noël, c’est une lumière nouvelle qui s’allume sur le monde grâce à l’amour de Dieu. Jésus, lumière pour Marie et Joseph, et à travers eux pour tous les foyers qui accueillent une naissance, mais aussi pour tous les hommes, car elle révèle le parti pris de Dieu pour notre humanité. Lumière aussi pour Dieu lui-même qui est accueilli au cœur de l’amour humain de Marie et Joseph. C’est pourquoi les anges chantent la joie et la gloire de Dieu, c’est pourquoi les bergers viennent admirer cette nouvelle vie qui apparait, c’est pourquoi l’étoile guidera les mages jusqu’à eux. Depuis ce jour, une lumière nouvelle éclaire notre monde et toutes les horreurs des guerres et de l’inhumanité ne pourront obscurcir tout notre ciel. La lumière de Dieu qui crie son amour dans la nuit de Noël, percera toujours pour éclairer notre monde et nos vies.
La lumière de Noël nous donne d’espérer. Oui, un autre monde est possible, oui, la vie de l’homme peut être fraternelle et solidaire, oui, une vie d’amour est toujours attendue et réalisable. Dieu vient par amour et tous les espoirs sont permis. A son école, les peuples peuvent sortir des conflits et expérimenter la vie réconciliée et fraternelle.
Enfin, devant la crèche nous rêvons tous d’un monde de paix où la joie est partagée par tous. L’amour et la paix vont de pair. Quand nous aimons nous sommes dans la paix et heureux. A Noël, Dieu vient nous donner sa paix. Les anges le proclament : « Paix à tous les hommes que Dieu aime ». A Noël, nous les chrétiens nous sommes envoyés proclamer cette paix, nous devons non seulement la dire avec des mots mais la faire ici et maintenant avec ceux avec qui nous vivons. La paix commence à la maison ! A Noël, tous les chrétiens du monde entendent Dieu leur dire : « Soyez des artisans de paix, soyez des bâtisseurs d’un monde nouveau où l’amour et la fraternité s’embrassent ».
Père Jean COURTES