Pour Dieu pas d’exclus ! 6° dimanche B 14 février 2021

Rembrandt

L’évangile de ce dimanche demande d’être lu à la lumière de notre actualité car les coïncidences sont nombreuses et font réfléchir. Un lépreux vient voir Jésus, autrement dit un malade qui peut contaminer de nombreuses personnes. Au temps de Jésus pas de médicament et la seule prévention était de les assigner à résidence dans des camps à l’extérieur des villes et de les soumettre à des règles strictes pour qu’ils ne contactent personne. Ces règles étaient non seulement sanitaires mais aussi religieuses comme nous le dit la première lecture. Jésus est saisi de compassion, c’est-à-dire touché et ému par le comportement de cet homme qui veut vivre. Aujourd’hui, face à la covid 19, ce sont les gestes barrières, le masque et si vous êtes positif, l’isolement. Dans l’évangile, chose curieuse qui peut étonner, Jésus s’affranchit de la Loi, il transgresse les règles puisqu’il lui parle et le touche. Il devient cas contact ! Le lépreux est guéri, ceux qui assistent à la scène sont stupéfaits et au lieu de fuir, de prendre leurs distances, ils vont chercher à rencontrer Jésus par tous les moyens. Le lépreux est non seulement guéri mais purifié, réintégré dans la société civile et la communauté religieuse. Jésus lui demande fermement de se taire, mais peine perdue, l’homme est trop heureux de proclamer son miracle.

Quelle Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui ? Pour Dieu, pas d’exclus, pas de personnes enfermées dans des camps quelque en soit la raison. Tout homme, même malade est enfant de Dieu, il a droit à notre respect et notre fraternité. Cela ne veut pas dire que nous allons rencontrer toutes les personnes atteintes du covid 19 sans observer les règles sanitaires, mais cela veut dire concrètement qu’ils sont nos frères et sœurs en humanité et que nous allons tout faire pour leur manifester notre proximité et notre attention. Nous le savons, que de drames ces temps-ci pour les personnes qui sont décédées seuls sans la présence de leurs familles et amis, que de souffrances pour ces derniers n’avoir pas pu les accompagner ! A nous de trouver les moyens de manifester notre compassion. Nous le savons, il y a aussi les étudiants qui sont victimes collatérales de la crise sanitaire. Des visites, des coups de fils, des signes de présence pour les sortir de leur isolement sont autant d’expressions de notre fraternité.

Elargissons notre réflexion, il n’y a pas que la covid 19. Partout en Europe et dans le monde, il y a des camps où s’entassent des immigrés en attente d’humanité. Eux aussi sont nos frères et sœurs en humanité, ils sont enfants de Dieu. Ne les laissons pas tomber. Comme le lépreux, ils crient vers nous, ouvrons l’oreille, tendons la main d’une manière ou d’une autre en fonction des moyens que nous avons.

En ce dimanche, la Bonne Nouvelle nous demande d’ouvrir les yeux, le cœur, les mains pour permettre à tel ou tel de vivre. Osons !

Père Jean COURTES

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