A quelques heures de son arrestation et de sa mort, Jésus se retire, s’éloigne de ses disciples et seul, il prie son Père. Prier, c’est se mettre en relation, c’est établir ce lien particulier avec Dieu, c’est entrer en conversation avec lui. Oui, me direz-vous, mais c’est difficile puisque Dieu est absent et pourtant, il est là en nous, autour de nous, il nous écoute et quand nous arrêtons notre dialogue intérieur où nous faisons les questions et les réponses, nous pouvons entendre les siennes.
Jésus prie son Père parce qu’il se sait aimé de lui. Prier c’est aimer, c’est redire à l’autre la place privilégiée qu’il a dans notre vie et combien nous comptons sur lui pour demain.
Jésus prie pour ses disciples car il les aime. Ils ont répondu à son appel, ils croient en lui. Il les connait bien après ces trois ans de vie commune. Il sait leur diversité, leur entente fraternelle mais aussi leurs points de divisions possibles. Jésus prie pour leur unité.
Nous prions peut-être pour l’unité dans nos familles, tant nous sentons leur fragilité ; nous prions pour l’unité de tel ou tel couple car nous connaissons leurs difficultés ; nous prions pour ces amis de jadis qui aujourd’hui ne veulent plus se voir et se parler. Dans tous ces cas, nous les confions à Dieu notre Père. Quel résultat ? Faut-il qu’il y en ait un ? Quand nous aimons quelqu’un nous en parlons à celui qui a notre confiance.
Nous chrétiens, nous prions comme Jésus pour l’unité entre nous. Avec nos frères orthodoxes russes, c’est difficile aujourd’hui et pourtant nous croyons à l’efficacité de la prière qui s’adresse au même Dieu, au même Père. Oui, prions pour notre réunification avec les protestants et les orthodoxes. Notre division est non seulement une blessure insupportable, mais aussi un contre témoignage aujourd’hui.
Prier, c’est croire que l’amour fait des miracles, que là où je suis dans la haine, Dieu peut me changer en instrument de paix ; que quand je suis offensé, je peux mettre de l’amour ; que quand il y a de la division je peux mettre de l’union ; que quand il y a du désespoir, je peux mettre de l’espérance ; que quand il y a de la tristesse je peux mettre de la joie.
Prier, c’est se décentrer, s’ouvrir à un autre, à Dieu et reconnaitre qu’il nous aime et nous appelle sur le chemin de l’amour, de l’amitié et de la fraternité. Prier pour les autres, c’est vouloir communier avec eux au-delà du quotidien. Alors de temps en temps, les yeux levés au ciel, prions Notre Père….
Père Jean COURTES