Voici une parabole qui n’a pas besoin de beaucoup de commentaires tant elle est limpide à la lecture. Les personnages sont bien typés : d’un côté un pharisien, bon croyant et pratiquant, qui essaie de mener une vie sous le regard de Dieu, de l’autre un collecteur d’impôts, peu scrupuleux, peu aimé des autres qui l’accusent d’être un collabo avec le pouvoir romain. Ils sont tous les deux au Temple en train de prier. Le premier se souvient de son catéchisme et il sait ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu. Alors, il sort sa liste et coche les cases. Il remercie Dieu, non pour ce qu’il lui donne, mais pour ce qu’il n’est pas comme les autres. Le publicain, lui sait ce qu’il est devant Dieu, il n’a rien à lui présenter que son péché, que le mal qu’il fait, qu’il vit et il demande à Dieu son secours. Bien sûr, ne nous classons pas dans un camp, et surtout ne classons pas les autres dans une catégorie. Jésus emploie une parabole, une image et demandons-nous quelle Bonne Nouvelle il nous dit aujourd’hui.
D’abord que la prière d’action de grâce ne peut être une autosatisfaction de notre vie. Elle doit être tournée vers Dieu, pour lui, pour le remercier de ce qu’il est, de ce qu’il nous donne, de son amour pour nous. Cela n’empêche pas bien sûr que nous puissions le remercier pour ce qui nous arrive de bien et de bon, mais sans nous glorifier nous-mêmes qu’il soit avec nous. Rendons grâce pour sa présence en nous tout simplement !
Ensuite la prière d’action de grâce ne peut se faire au détriment des autres, en accusant les autres. Rendre grâce à Dieu parce que nous ne sommes pas comme un tel ou un tel est irrecevable, car nous sommes tous enfants de Dieu avec nos qualités, nos failles et nos itinéraires particuliers. Toute comparaison sur le ce plan spirituel est mal venue, inacceptable et contraire à notre foi chrétienne.
Toute prière d’action de grâce doit reconnaitre la distance entre Dieu et nous. Il est Dieu et nous ne le sommes pas. Face à l’incarnation de son fils, nous baissons les yeux, car nous nous sentons tout petit. Bien plus, face à la vie de Jésus, à sa Parole, à son amour, nous savons au fond de nous-mêmes que nous sommes loin de la perfection, sans parler de nos défaillances et de nos fautes contre les autres et contre Dieu et contre nous-mêmes.
Difficile alors de rendre grâce à Dieu ! Non, si nous restons nous-mêmes, si nous acceptons ce que nous sommes et si nous nous tenons humblement devant lui. L’Eglise nous le rappelle souvent en particulier dans la liturgie. Il est notre Père et à la messe, nous lui rendons grâce pour qui il est.
Rendons grâce à notre Dieu lui qui nous aime et transforme nos vies et notre prière.
Père Jean COURTES