La question posée par Jésus à ses disciples surprend. Doute-t-il de lui-même, de sa mission, de sa relation à Dieu ? A-t-il peur de la rumeur publique ? Surprend aussi la réponse de Pierre qui est théologique : « tu es le Christ », le Messie attendu. A l’époque le peuple de Dieu attend à la fois un libérateur politique qui redonnerait au pays son indépendance complète, mais aussi le grand prophète qui inaugurera un temps nouveau et enfin le grand prêtre qui redonnera à Dieu toute sa place dans le culte. Alors ne soyons pas surpris que Jésus déconstruise cette image et en propose une autre peu acceptable : celle du Messie souffrant.
Aujourd’hui la question demeure : pour vous qui suis-je ? nous demande Jésus. Un homme du passé qui a fait de belles choses ? Un grand prophète, un homme de Dieu qui nous a laissé une Bonne Nouvelle avec des valeurs humaines et fraternelles fortes ? Un homme de la promesse qu’une vie meilleure est possible et qu’une vie après la mort nous attend ? Le fils de Dieu fait homme qui est ressuscité d’entre les morts et qui vit en Dieu pour l’éternité ? Et nous pouvons continuer la liste car chacun d’entre nous a une image plus ou moins précise de ce qu’il représente pour lui.
Allons plus loin, voulons-nous croire en un Dieu qui se donne à connaitre dans la souffrance et la mort ? Acceptons-nous facilement de renoncer à nous-mêmes pour le suivre sur ce chemin du don total ? N’en avons-nous pas assez de penser que Dieu attend de nous que nous souffrions comme Jésus ? Cette idée est un vrai repoussoir aujourd’hui. Jésus n’a jamais voulu que nous souffrions par plaisir. Il dit simplement à ses disciples que le chemin qui les attend sera difficile et que s’ils veulent le suivre, ils devront affronter comme lui, critiques, oppositions affrontements violents qui peuvent mener à la mort. En fait, Jésus leur dit que la vie de communion est une vie de don, d’union intime, qui exige sortie de soi et renoncement à beaucoup de choses qui nous tiennent à cœur. Mystère de l’amour qui ne se vit que dans le renoncement à soi-même et dans le don à l’autre.
Si le renoncement est une porte d’entrée, il n’est pas un aboutissement, car le but est la communion en Dieu. Nous y entrons par la foi en Jésus, Fils de Dieu et en essayant de vivre au jour le jour son évangile. Celui-ci nous propose de vivre concrètement la fraternité. Relisez la lecture de la lettre de st Jacques. Mettre sa foi en actes, c’est vivre le pardon, la réconciliation, la fraternité et partager la paix.
Le chemin de Jésus est celui de Dieu. Alors qui est Jésus pour toi personnellement, pour nous et pour ceux que nous rencontrons ?
Question à partager sans modération !
Père Jean COURTES