Qui est cet homme qui se laisse acclamer comme un personnage important ?
Qui est cet homme, monté sur une ânesse et non un cheval comme un roi ?
Qui est cet homme qui se laisse appeler « Seigneur » ?
Qui est cet homme si discret jusque-là et qui crée de l’agitation ?
Qui est cet homme qui se laisse appeler « Fils de David » ?
Qui est cet homme qui va passer de la gloire à la mort ?
Qui est cet homme qui va se retrouver seul face aux pouvoirs ?
Qui est cet homme qui va accepter l’humiliation et la mort ?
Qui est cet homme qui va devenir la risée de la foule ?
Qui est cet homme dont la mort pose question encore aujourd’hui ?
En ce dimanche des Rameaux et de la Passion, nous partageons la joie de la foule qui chante Hosanna et nous entrons en silence dans le long chemin de croix qu’il a vécu. En face de sa mort nous pouvons avoir un sentiment d’injustice. Pourquoi cet acharnement, pourquoi cette condamnation à mort au nom de sa foi en Dieu ?
Nous méditons la vie de Jésus avec incompréhension et reconnaissance. Nous sommes comme les disciples, attentifs, à distance. Et pourtant nous affirmons avec le centurion romain : « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu ». Nous le savons, ; il ne restera pas cloué sur la croix, il ne reposera pas longtemps dans le tombeau. Pâques s’annonce, une nouvelle vie va se manifester grâce à Dieu, mais nous sommes encore dans l’attente.
Méditons la Passion de Jésus, les rameaux en main. Ils disent notre joie de croire en lui et de le suivre. Entrons au cœur de cette vie innocente qui se donne par amour. Jésus s’offre, il accomplit sa mission de Messie, il va jusqu’au bout de l’alliance, il s’abandonne aux mains des hommes et de son Père. Pour nous, le rejoindre en méditant le récit de la Passion, c’est communier au don qu’il fait de lui-même, c’est entre un peu plus avant dans l’intimité de Dieu.
La Semaine Sainte commence dans la joie et la tristesse. Elle nous oblige au silence, au recueillement et à la communion. Elle nous emmène à Gethsémani, au Golgotha et au tombeau vide. Alors nous serons prêts pour redire avec le centurion : « Oui, vraiment cet homme est le Fils de Dieu », en attendant l’Alléluia de Pâques.
Père Jean COURTES