
Nous savons peu de choses sur la vie de famille du couple Marie et Joseph et guère plus sur leurs rapports avec Jésus. Seul l’évangéliste Matthieu nous signale « la fuite en Égypte » pour que s’accomplisse les Écritures. Les annonces à Joseph se font toujours dans un songe, mais ainsi se réalise le projet de Dieu depuis le début de l’Alliance.
Cette scène nous rappelle qu’aujourd’hui il y a de nombreux déplacés dans le monde : à Gaza, en Ukraine, au Soudan, en Syrie, etc. Leur espoir est de rentrer chez eux, de pouvoir retrouver leurs familles et leurs biens. En attendant, ils vivent souvent dans des camps et dans la précarité. Nous pensons à eux, nous ne les oublions pas, nous prions pour eux et nous espérons qu’un jour leur rêve de retour se réalisera.
Une sainte famille existe-t-elle ? Le texte de Paul dans sa lettre aux Colossiens en dessine le pourtour et en donne quelques critères fondateurs. Il s’adresse à des chrétiens et il pose les bases : « puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui ». Voilà la base : l’amour de Dieu qui nous invite à aimer à notre tour. « Par-dessus tout ayez l’amour qui est le lien le plus parfait ». Tout est dit parce que tout le reste découle de là. La tendresse, la compassion, la bonté, l’humilité, la douceur, la patience, le pardon en sont son expression concrète en fonction des personnes et des circonstances.
Oui, c’est simple sur le papier, c’est facile à exprimer, mais nous le savons tous, c’est très difficile au quotidien. Paul continue et nous en donne quelques raisons : ne pas se respecter les uns les autres, ne pas respecter les règles du jeu, empiéter sur le territoire de l’autre, etc. Quand Paul dit : « Vous les femmes soyez soumises à votre mari » il leur dit simplement de vivre leur condition comme il était convenu à l’époque. Sûrement que l’apôtre Paul aujourd’hui serait pour l’égalité de l’homme et de la femme. Aimer dans la sphère conjugale et familiale est fait de tous ces ingrédients qui permettent à l’autre de grandir en humanité.
« Que la parole du Christ habite en nous dans toute sa richesse » nous dit l’apôtre. Cette Parole nous est donnée d’une manière magistrale en cette fête de Noël : Dieu donne la vie, il la donne en abondance à ceux qui accueillent son message. Les situations ne sont pas toujours idylliques : Marie et Joseph partent en exil en Égypte, mais ils vont s’adapter, essayer de vivre leur amour et leur vie de famille, comme nous le faisons nous-mêmes. Alors en cette période de Noël, où nous pensons à la famille, nous pouvons relire cette Parole de Dieu, ce texte de Paul qui nous remet devant nos responsabilités et nous engage à aimer plus et mieux dans le temps qui vient.
Que la bénédiction du Seigneur soit sur nous et ceux qui nous rencontrons !
Père Jean COURTES