Après la fête de la nativité de Jésus, l’Église nous invite à méditer sur la Sainte Famille. Nous avons peu de renseignements, sauf une petite fugue qui se termine bien puisque Jésus rentre à la maison et qu’il « grandit en sagesse, taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes ».
Cet évangile nous renvoie d’abord à nos familles. Comment cela se passe chez nous ? Comment cela s’est passé pour nous ? La famille est le premier lieu de vie où nous nous sommes ouverts à la vie, aux autres. C’est là que nous nous sommes épanouis ou au contraire que nous avons soufferts, que nous avons été heureux ou malheureux. C’est là que nous avons acquis tout ce qu’il fallait pour la quitter un jour, devenir adulte, en fonder une à notre tour ou suivre une autre voie. La famille nous le savons par expérience crée un lien indéfectible, essentiel, vital pour tous.
L’épisode de la fugue appelle deux réflexions : dans nos familles nous sentons-nous libres ou enfermés, éduquons-nous à la liberté et vivent-elles avec l’évangile comme référence ? Nous le savons l’enfant n’appartient pas à ses parents et une éducation réussie est celle qui permet de grandir en autonomie. La famille est un point de départ. Marie et Joseph en font l’expérience comme tous les parents du monde. Quelle est la place de la Parole de Dieu dans nos familles ? Bien sûr que nos valeurs d’ouverture, d’attention aux autres, de fraternité et de justice y sont très présentes, mais la relation à Dieu comment y est-elle présente ? Même si la réponse est difficile, il est bon de se poser la question. Jésus va au Temple pour y parler de la foi en Dieu.
Cet évènement dans la famille de Jésus peut être lu d’une façon théologique. Ils sont en pèlerinage à Jérusalem, la ville sainte, Jésus est dans la Temple, le lieu de Dieu, au milieu des docteurs de la Loi, spécialistes de l’Ancien Testament. De quoi parlent-ils ? De Dieu, son Père. Jésus affirme au cœur du temple qu’il est la fois Fils de Marie et Fils de Dieu. Avec ce texte nous sommes devant la profession de foi : croyons-nous que Jésus est 100% de Dieu, 100% de l’homme ? Cette double nature est difficile à penser par nos esprits logiques. Elle ne se perçoit, ou plutôt nous en percevons quelques aspects en nous rappelant l’alliance que Dieu conclut avec l’humanité. Celle-ci ne se comprend que dans le don et la gratuité. Jésus est l’incarnation de ce don que Dieu fait de lui par amour pour l’humanité. A nous de le reconnaitre dans la foi.
Croire que Jésus est le Fils de Dieu et aussi un fils d’homme est la question centrale de cet évangile, même de tout l’évangile.
A chacun d’y répondre en s’engageant dans la foi.
Père Jean COURTES