Soyez saints !  7° dimanche A  19 février 2023

Kim en Joong

C’est ce que demande Dieu aux fils d’Israël. Est-ce possible ? Je connais une personne qui a cet objectif depuis qu’elle est toute petite. Elle veut être sainte pour être plus proche de Dieu et pour cela elle s’applique à suivre la voie de l’évangile. Une autre personne au contraire, ne cherche pas cette sainteté car elle a peur de tomber dans l’extrême, l’intransigeance, l’impossible. Avouons que les propos de Jésus sont excessifs. Ils font exploser les limites du raisonnable : ne pas riposter aux méchants, tendre l’autre joue quand on nous frappe, aimer ses ennemis. Oui, cet évangile peut nous paraitre impraticable, nous décourager et nous inciter à laisser tomber. Pourtant nous sentons bien que les paroles de Jésus nous interrogent sur nos relations difficiles et sur notre façon d’aimer. Quelle Bonne Nouvelle nous donne-t-il aujourd’hui ? 

La première est qu’il fait éclater la limite du raisonnable. Quand quelqu’un nous agresse, il est normal de se défendre, quand quelqu’un nous veut du mal, il est normal de se mettre à distance, quand quelqu’un nous vole, il est anormal de lui donner en plus quelque bien. Jésus fait exploser les limites de la sagesse humaine. Il nous propose une autre voie possible.

La deuxième est que l’amour de l’ennemi est possible grâce à Dieu qui nous aime inconditionnellement. C’est parce que nous sommes ses fils, ses filles, c’est parce qu’il nous manifeste un amour sans limites qu’à notre tour nous pouvons aller au-delà du raisonnable. Aimer ses ennemis est possible. Plusieurs victimes en témoignent : lisez les paroles de Maïté Girtaner, arrêtée et torturée par la Gestapo, d’Ingrid Bettencourt détenue par les FARC pendant 4 ans, de Lorène d’Elisagaray trompée par son mari pendant des années avec une de ses amies et de tant d’autres, qui affirment, au nom de leur foi au Christ que c’est possible avec la force de l’Esprit de Dieu.

La troisième Bonne Nouvelle est que nous sommes appelés à changer notre regard sur Dieu et sur nous, car nous sommes capables d’aimer inconditionnellement. Nous aussi, comme Jésus, nous pouvons dépasser des limites, non parce que nous sommes masochistes, mais parce que nous aimons comme des enfants d’un même Père qui nous demande de nous regarder comme des frères et sœurs. Autrement dit, Jésus nous appelle à changer de logique, à nous convertir, à regarder l’ennemi non comme quelqu’un à abattre, mais comme un proche. Nous avons tous sûrement du chemin à faire. Changeons notre regard sur Dieu, entrons dans sa logique d’alliance et d’amour qui nous ouvre en Jésus un chemin de bonheur et de fraternité. Il nous appelle sans cesse à aimer, à aller toujours plus loin dans notre humanité, à devenir sans cesse le bon samaritain de ceux que nous rencontrons. Il nous donne aussi une clé importante : le pardon et la réconciliation.

Forts de cette triple Bonne Nouvelle, laissons-nous sanctifier par Dieu. Notre vocation est la sainteté, non celle que nous voudrions obtenir par nos efforts, mais celle que nous communique notre communion avec Dieu. Plus nous avançons sur le chemin exigeant de l’amour, plus nous nous rapprochons de lui.

Enfin, nous croyons que notre Eglise est sainte, malgré toutes ses erreurs, quand elle se laisse guider par son fondateur. Elle est sainte parce qu’elle annonce et met en pratique ce « aimez-vous les uns les autres » que Jésus lui a confié et lui a ordonné de vivre. Dans un monde un peu dur, puisse-t-elle par amour de tous, apporter un peu de douceur, de paix et de fraternité.

Père Jean COURTES

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