Lorsqu’on m’a proposé de témoigner sur le sacrement de pardon et je réconciliation, je me suis posé la question de savoir : que pourrais-je dire ?
Puis, après un temps de réflexion, je me suis résolue à être le plus sincère possible. N’est-ce pas l’essence même de la démarche ?
Je suis issue d’une famille où la religion est enseignée depuis que je suis nourrisson.
Baptisée exceptionnellement un mois après ma naissance, mes frères, le 7ème jour ; inscrite au catéchisme dès la maternelle, j’ai effectué les sacrements successifs, la première communion, la confirmation puis après 2 années de cours biblique, j’ai fait ma profession de foi ou engagement solennel. C’est dire, je pense, que la leçon a été bien apprise ; le rituel de la confession avant de communier les dimanches entre autre, avec la profonde certitude que « Dieu pardonne gratuitement les péchés de celui qui regrette sa faute et demande à en être libéré ».
Puis avec la réalité de la vie, vint le moment, de l’approfondissement de cette foi qui m’a été donnée, le moment de la réflexion par soi-même.
Un jour où j’arrive à la messe, soulagée par le devoir de confession, nom traditionnel du sacrement de pénitence et de réconciliation, mais la rancune d’une offense subie encore tenace, je récite le « Notre père » et je bute sur la phrase « Pardonnes nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé ». Oui c’est une phrase dont j’avais subitement pris conscience et que j’ai eu du mal à prononcer ; je suis sortie toute remuée. Il fallait que je retrouve la paix intérieure.
Pourrais-je donc avoir un pardon et une réconciliation avec Dieu si je ne me réconcilie pas avec mon frère ?
Le pardon de Dieu est toujours possible, si nous faisons une démarche vraiment sincère. Et c’est là que je réalise toute la complexité de cette démarche en tant qu’humain.
La chair reste faible, l’humain a ses faiblesses et parfois les sentiments profonds peuvent prendre le dessus.
En ce qui me concerne, le pardon et la réconciliation sont des efforts de conversion qui doivent être constants et dans ma faiblesse, j’implore l’aide de l’esprit saint afin d’être digne de son pardon pour être vraiment dans la paix.
Nous disons souvent cette phrase tous les dimanches que je fais mienne.
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guérie »