Veiller, attendre !  1° dimanche de l’Avent B   3 décembre 2023

Arcabas « le visiteur attendu »

Ces deux verbes reviennent souvent dans les évangiles. Un tel attend la guérison, un autre la vie éternelle, un autre la venue du Messie, envoyé de Dieu qui renversera les puissants de leurs trônes et établira un monde de justice et de paix. Aujourd’hui, en ce temps où la guerre sévit sur tous les continents, qu’attendons-nous ?  Qu’elle cesse ? Soyons réalistes, ne rêvons pas, hélas, il n’en sera pas ainsi partout. En ce temps où les immigrés affluent vers l’Europe en quête d’une vie meilleure pour eux et pour leurs familles, croyons-nous vraiment que ce mouvement va s’arrêter tout d’un coup ? En ce temps de précarité pour certains d’entre nous à cause de l’inflation, du chômage, de la maladie et d’autres facteurs, espérons-nous vraiment un changement radical ? Au fond de nous, nous connaissons la réponse. Alors, pourquoi veiller, qu’attendre ?

Les religions nous poussent à l’espérance : un monde meilleur va arriver, Dieu va changer la face de la terre, l’homme, les hommes vivront autrement demain, il faut tenir le coup, garder patience. Cela fait des siècles que le refrain est chanté, pouvons-nous encore y croire ? Acceptons la vérité, nous ne savons pas ce que sera le monde demain, ni notre Eglise d’ailleurs. Pourtant les croyants font preuve d’une énergie farouche pour changer la face de la terre. Cela nous remplit de joie et d’espérance même si nous sentons que ce n’est pas suffisant. Qu’attendre ? Qui attendre qui pourrait inverser cette marche du monde qui semble nous mener dans les ténèbres ? 

L’évangile de Marc nous parle d’un homme parti en voyage qui confie ses biens à ses serviteurs. Faut-il traduire que Dieu est parti en faisant confiance aux hommes pour gérer la planète ? Faut-il entendre que Dieu a une telle idée de l’homme qu’il le fait responsable de la vie du monde entier ? Oui, faut-il comprendre que Dieu est absent de ce monde pour laisser les hommes libres ?

Et si ce Dieu voyageur était le Christ ? « Lui qui était de condition divine », comme dit saint Paul aux Philippiens, ne resta pas auprès de Dieu, pour devenir l’un d’entre nous, pour être au milieu de nous. Depuis Noël, il est à chercher ici et maintenant dans notre monde, dans notre humanité. Veillons parce qu’il vient en chaque personne, à chaque évènement et rencontre et que nous ne pouvons l’apercevoir que de près. Il faut être attentif, avoir quelques points de repères pour le rencontrer. L’Eglise avec ses évangiles peut nous aider dans cette veille, cette attention soutenue. Elle nous rappelle avec sagesse, qu’il ne faut pas s’emballer, s’enticher de tel ou tel gourou spirituel, même en son sein. Elle nous rappelle que Dieu a quitté son ciel par amour pour nous et qu’il vient, qu’il est là près à venir habiter au cœur de chaque personne, parce qu’il nous aime. Elle nous redit souvent que nous croyants, nous sommes ses anges, ses porteurs d’espérance car il est là, il vient, il nous attend, il nous tend la main. Attendons-le, il est en chemin et il arrive !

Père Jean COURTES

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