Rembrandt
Ce texte de l’évangile de Marc qui ouvre le temps de l’Avent est incroyablement d’actualité. Avez-vous compté le nombre de fois où l’on vous dit : « Prenez soin de vous ; attention à votre santé » ? Ces slogans quotidiens qui rythment nos journées, disent à la fois l’amitié mais aussi l’inquiétude que le coronavirus diffuse entre nous. Veiller sur sa santé, éviter d’être en contact avec les contaminés, se méfier de l’inconnu, l’éviter même, bref être sur ses gardes 24h sur 24. Est-ce le message de l’évangile et la Bonne Nouvelle d’aujourd’hui ? J’en doute.
Une autre lecture engendre la peur : celle de l’heure de notre mort. Nous ne savons ni le jour ni l’heure. La seule certitude est qu’elle viendra un jour et qu’elle nous surprendra. Et si Dieu nous trouvait endormi, qu’arrivera-t-il ? Dans le temps, il y avait une prière pour demander une bonne mort, pour que Dieu, après cette vie de larmes nous prenne dans sa paix. Là encore, est-ce une Bonne Nouvelle ?
Et si Jésus demandait à ses disciples de veiller parce qu’il va partir pour son dernier voyage. Il sait que son heure est proche. Il sait que les évènements vont se précipiter, qu’il va être arrêté et condamné. Il le sait, il le sent, alors il prépare ses disciples au choc et à l’absence. « C’est comme un homme parti en voyage…Il a donné tout pouvoir à ses serviteurs… » Jésus leur passe le relais de la Bonne Nouvelle. A eux maintenant d’annoncer ce Dieu de l’alliance, de l’amour et de la miséricorde. A eux de manifester ce lien inouï qui les attache au Dieu que prêche Jésus, un lien qui les rend forts, libres, confiants et ouverts sur l’avenir.
Dans cette perspective, veiller pourrait se traduire par : soyez présents, soyez là, manifestez-vous car le maître s’en remet à vous pour manifester au monde qui est Dieu, son projet d’amour et de paix. Dans cette perspective, veiller veut dire en ce premier dimanche de l’Avent, que s’ouvre pour les disciples une année pour relire, re-parcourir, revenir à l’essentiel du message de Jésus. Une année pour aller plus loin dans la compréhension, dans la relation, dans cette union unique avec lui. Veiller, quelques soient les moments et les circonstances, pour être au rendez-vous, pour continuer à marcher avec lui, pour pouvoir par tout ce que nous vivons, témoigner qu’il est vivant, qu’il nous aime. Il nous attend !
Père Jean COURTES