Vivre en couple le sacrement du mariage ! 27° dimanche  6 octobre 2024

Giotto

Dans l’évangile d’aujourd’hui, bien connu des chrétiens pour la position tranchée de Jésus sur la question du divorce, il refuse de répondre à la question du permis et du défendu en matière de vie conjugale. Il recentre la question sur le plan religieux en faisant appel au récit de la création : « Dieu les fit homme et femme, tous deux deviendront une seule chair ». L’intention de Dieu est la communion dans le couple. Celle-ci ne peut se comprendre que dans le cadre de l’alliance que Dieu conclue avec son peuple. Une alliance de vie pour toujours, une alliance fondée sur l’amour, une alliance scellée dans la liberté.

Le sacrement de mariage que l’Eglise propose aux couples depuis le 13° siècle reprend ses fondamentaux. Il invite les couples chrétiens à vivre leur vie conjugale, leur alliance dans la liberté, la fidélité, la fécondité et de la vivre ensemble toute leur vie. Aujourd’hui où en France un couple sur deux divorce, cela fait réfléchir. L’Eglise est même souvent accusée d’intolérance puisqu’elle refuse le remariage religieux. Pour comprendre son refus, il faut revenir à l’essentiel. Dans le sacrement de mariage les époux s’engagent à s’aimer à la manière du Christ, c’est-à-dire dans un don mutuel sur lequel ils fondent leur nouvelle vie pour toujours. C’est leur désir, leur but et ils demandent à Dieu de les bénir et de les accompagner sur ce chemin du don, de l’amour et de la joie toute leur vie. 

Comme le rappelle justement le texte de la Genèse, il faut quitter son père et sa mère, abandonner en partie une histoire, un mode de vie, pour inventer une nouvelle vie et une nouvelle histoire. Ceci n’est possible qu’avec de la volonté, l’entraide mutuelle et le chrétien compte aussi sur l’aide de Dieu. Dans cette nouvelle page de leur vie, les époux s’engagent librement à se mettre à la première place toute leur vie. Magnifique engagement digne de l’amour ! En même temps, dans le même mouvement, ils s’engagent à s’entraider pour se libérer chacun de tout ce qui peut entraver leur amour et leur don mutuel. Oui, ils se demandent mutuellement leur aide pour que chacun puisse mettre à distance tout ce qui peut gêner leur vie de couple et leur bonheur mutuel.

La fidélité promise n’est pas une loi juridique, mais une loi du cœur. Elle est acte de foi en l’autre parce que chacun croit qu’avec l’autre, il va s’épanouir et réussir sa vie, y grandir en humanité. La fidélité est profession de foi qu’ensemble ils réussiront à être pleinement heureux et comblés. Cela ne veut pas dire que le chemin sera sans cailloux, sans pentes sévères, sans passages dangereux. Cela veut dire qu’ensemble ils essaieront de traverser ces moments difficiles. Souvent les couples réussissent, parfois ils échouent, ne jugeons pas c’est l’histoire de chacun.

Par les temps qui courent, peut-on aimer la même personne toute une vie ? N’est-il pas normal de rencontrer dans sa vie plusieurs amours ? Chacun répond à sa façon, mais nous savons tous que l’idéal est d’aimer pleinement la même personne toute sa vie. S’engager dans le sacrement du mariage, c’est essayer de vivre cette fidélité toute sa vie. 

L’amour en acte engage toute notre vie, tout notre être et notre histoire. Il nous donne une énergie folle pour réussir. Il est notre espérance et il permet à chacun d’entre nous de donner le meilleur de lui-même, de donner à l’autre, aux autres et à Dieu, ce qu’il est vraiment : un homme, une femme à aimer.

Vivre le sacrement de mariage est un chemin formidable d’amour, d’amitié, de fraternité et pour les chrétiens de Pâques. A suivre…

Père Jean COURTES

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