Dans le Nouveau Testament, Jean-Baptiste annonce la venue d’un monde nouveau. Le peuple de Dieu a perdu tous ses pouvoirs et attend depuis longtemps un Messie, celui que Dieu enverra pour renverser l’ordre des choses et rétablir sa puissance. Dieu ne s’adresse pas aux responsables de l’époque, mais à cet original, un peu marginal qui vit dans le désert. Il le charge d’annoncer le changement et d’y préparer le peuple : « Convertissez-vous et demandez pardon pour vos péchés. » Le baptiste prépare les chemins du Seigneur par sa parole, sa vie, et son témoignage. Il bouscule ceux qui viennent le voir pour qu’ils soient prêts à accueillir celui que Dieu enverra. Le personnage est haut en couleur, a la voix forte, il connait les Ecritures et se situe dans le sillage des prophètes. Il dérange, remet en cause les choses établies, les styles de vie, mais il redonne de l’espérance au prix de changements.
Aujourd’hui, entendons son message à trois niveaux. D’abord son appel au changement pour nous-mêmes. Nos vies sont faites de hauts et de bas, nous vivons parfois sur la montagne du beau, du bien, du vrai et parfois aussi dans les creux de nos défaillances, égoïsmes et mensonges. Redressons la barre, rabotons nos rugosités, enlevons les obstacles à la circulation de la vraie vie. Oui, changeons, convertissons-nous, ouvrons une nouvelle route plus sure, plus belle pour notre joie et celles des autres. Jean-Baptiste nous dit : c’est possible !
Son appel au changement s’adresse aussi à nous comme peuple de Dieu. Que d’évènements récents qui nous font prendre conscience que nous devons travailler à une Eglise nouvelle ! Sur notre mètre carré de terrain d’Eglise essayons de vivre l’évangile par l’écoute, l’entraide, le pardon et l’espérance. C’est le chemin de Jean-Baptiste. Prenons-le ensemble délibérément.
Son appel au changement s’adresse aussi à notre monde. Nous avons conscience de vivre dans un monde cabossé par les guerres, les inégalités entre les peuples, les recherches de profits incessants au détriment des pauvres, etc. Jean le baptiste nous dit : retroussez vos manches, changez les choses là où vous êtes, mettez du dialogue là où n’il n’y en a plus, de la chaleur humaine là où c’est sec, de la justice là où elle est bafouée, de la joie là où les larmes coulent. Oui, faites-vous passeurs, hommes et femmes de changement, de conversion car Dieu est là à votre porte, il attend la rencontre. En avant !
Père Jean COURTES