Le commandement de l’amour !  6° dimanche de Pâques   5 mai 2024

Arcabas

Peut-être trouvez-vous comme moi que les deux mots « commandement et amour » sont incompatibles. Nous ne pouvons obliger personne à aimer et à nous aimer. L’amour par nature ne peut être forcé. Pourtant dans l’évangile de Jean, Jésus donne à ses disciples ce commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Cette parole de Jésus est précédée par une autre de la plus haute importance : « Comme le Père m’ai aimé, moi aussi je vous ai aimés ». Nous sommes tous d’abord aimés avant d’aimer à notre tour. Quand un couple s’aime, se forme, qui aime le premier ? Souvent chacun prend conscience que c’est l’autre, car sans l’amour de l’autre, le notre n’existe plus. L’amour maternel, paternel précède bien sûr le notre et dans l’amitié nous ne savons plus très bien qui commence, qui reçoit, qui répond ? Le mouvement même de l’amour bat au rythme du cœur !

Pour nous chrétiens, nous sommes d’abord aimés par Dieu. Nous sommes ses enfants et il se découvre Père en et par Jésus. Tout l’Ancien Testament nous raconte le souci de Dieu de l’Alliance pour son peuple. Il entend ses cris de détresse, il le fait sortir d’Egypte, il le conduit dans le désert, il le soutient dans ses épreuves et il lui envoie son fils pour lui dire une fois pour toutes, son amour infini pour lui. Depuis nous savons que Dieu nous aime ; c’est lui qui a pris l’initiative. 

Nous sommes bien sûr libres d’y répondre. Personne ne peut nous obliger à aimer, même pas lui ! Quand Jésus donne à ses disciples le commandement de l’amour, il ne l’oriente pas vers Dieu mais vers nous : « Aimez-vous les uns les autres ». Autrement dit, pour aimer Dieu nous devrons nous aimer mutuellement, dans la reconnaissance, le respect, la tendresse, etc. Quand tout va bien c’est facile, par contre dès qu’il y a des grains de sable dans la relation, aimer devient commandement : si tu veux aimer, affronte la différence, fais le pas du dialogue, donne d’abord de toi, pardonne. Jésus insiste : « aimez-vous comme je vous ai aimés », c’est-à-dire jusqu’au bout.

La barre est-elle trop haute ? Sûrement, mais elle est un objectif désirable. A nous de le rechercher et de nous donner les moyens pour marcher vers sa réalisation. C’est pourquoi nous avons besoin d’être épaulés, accompagnés dans notre quête d’aimer mieux. La vie de Jésus, ses nombreuses rencontres, ses paroles incisives sur le pardon, la fraternité et l’entraide sont autant d’aides, d’aiguillons qui nous poussent à aller plus loin. Plus nous nous sentons aimés, plus nous aimons à notre tour. L’amour appelle l’amour !

Comment alors nous sentir aimés de Dieu ? En repérant que l’amour dont nous sommes l’objet ou que nous vivons vient de plus loin que nous. C’est bien nous qui le recevons et le donnons, mais nous sentons qu’il nous dépasse et nous donne une énergie qui vient d’ailleurs. Pour nous chrétiens, l’amour vient de Dieu et aimer nous fait entrer dans sa vie, sa joie, sa paix. Que notre joie soit parfaite nous dit Jésus aujourd’hui. 

Père Jean COURTES

Les commentaires sont fermés.