Cette parabole de vierges sages et folles, que nous connaissons bien, pose beaucoup de questions. Avez-vous remarqué que le mariage se passe de nuit. Bizarre, avaient-ils quelque chose à cacher ? Où est la mariée ? Et le marié qui se fait attendre, c’est exceptionnel. Bref, l’essentiel n’est peut-être pas là dans cette parabole que raconte Jésus. Alors où est-il ? Comme souvent il met en opposition et dans cette histoire, il oppose 5 jeunes filles dites prévoyantes, car elles ont de la réserve d’huile et 5 autres dites insouciantes car elles n’en avaient pas prise. Que représente cette huile puisqu’il faut en avoir en réserve pour entre dans le Royaume des cieux avec l’époux ? Pas de doute, c’est ici le désir d’accueillir l’époux même en pleine nuit, l’accueillir sans condition, même en pleine nuit, à tout instant. Ce désir ne peut se partager, il est personnel et nous ne pouvons qu’en témoigner en le manifestant.
Toutes les jeunes filles ont ce désir d’accueillir l’époux, oui, mais chez certaines il est profond, entretenu et elles savent que sa réalisation n’est pas imminente, qu’il faut du temps, donc elles se sont préparées. Les autres ont aussi le désir de rencontrer l’époux, mais elles veulent le faire dans l’immédiat, elles ne sont pas équipées pour l’attente, la longue durée. Se pose alors la question de leur sort car l’époux est plus que dur avec elles : elles sont dehors définitivement et puisqu’il est question de Royaume des cieux, dans un lieu sans Dieu, ce que l’on appelle l’enfer.
Dans quel camp nous mettons-nous ? Que veut dire pour nous aujourd’hui « tenir notre lampe allumée » ? Pour nous y a-t-il un enfer, un lieu sans Dieu ? Mais alors où est l’amour de Dieu pour tous ? Le Christ n’est-il pas mort sur la croix pour ouvrir le Royaume de cieux à tous les hommes quels qu’ils soient ? Les questions sont immenses !
Notre espérance chrétienne est bien que le Christ nous accueille dans sa vie, dans sa communion avec Dieu, Père, Fils et Esprit. Notre désir de chrétien est cette communion plein et entière avec lui. Notre désir d’éternité est fondé sur cet amour inépuisable et au-delà de toute mesure, d’un Dieu qui nous aime et nous le manifeste pleinement en Jésus-Christ. Cette parabole nous pose la question de notre foi en la vie éternelle et de notre espérance au Dieu d’amour. Sommes-nous en attente, vigilants, prêts à entrer dans sa logique de l’amour ? Oui, nous pouvons alors chanter « Tiens ma lampe allumée parce que ma flamme est si fragile » et que nous avons besoin qu’il allume dans nos cœurs quelque chose de lui qui ne peut d’éteindre : son amour qui fait de nos des enfants de Dieu et des frères et sœurs pour l’éternité
Père Jean COURTES