L’évangile de ce dimanche du Christ roi est à replacer dans l’ensemble du récit de la Passion de Jésus. Il est arrêté, interrogé par le grand prêtre et amené chez Pilate, le gouverneur romain de la région. La scène est une sorte de huis clos. L’interrogatoire mené par Pilate porte sur la fonction de Jésus : « Es-tu le roi des juifs ? » De sa réponse dépend sa condamnation ou sa liberté. Dialogue de sourds ? Peut-être car Jésus va ouvrir la question en parlant d’une autre royauté que celle dont Pilate est le représentant, ce dernier n’étant pas là pour philosopher !
Dans ce dialogue, autorité et vérité s’opposent : Pilate a le pouvoir de vie et de mort sur Jésus. Lui affirme que sa royauté n’est pas de ce monde et qu’il est né pour rendre témoignage à la vérité. Quelle est-elle cette vérité ? Nous connaissons beaucoup de situations où le pouvoir et la vérité s’affrontent. L’actualité nous en donne de nombreux exemples sur le plan politique chaque fois que les droits sont niés par le pouvoir, sur le plan économique chaque fois que les puissants lobbies nous font consommer des produits maquillés, sur le plan familial chaque fois que l’autorité parentale étouffe une réalité, sur le plan ecclésial avec la révélation des abus sexuels, spirituels et de pouvoir.
Jésus rend témoignage à la vérité d’une double façon : il est né de Dieu et il parle de Dieu en son nom. Il est le Fils de Dieu, celui que le Père a envoyé dans notre monde pour annoncer son amour pour l’humanité, sceller définitivement son alliance avec elle et assurer sa présence permanente en son sein. Il parle au nom de Dieu, il s’en fait l’interprète. Jésus revisite la Loi et les Écritures, c’est d’ailleurs ce qui lui vaut l’acharnement des responsables religieux pour le faire taire par tous les moyens. Jésus est le « chemin, la vérité et la vie » pour ceux qui croient en lui, nous dit saint Jean.
Cet évangile nous amène à affirmer notre foi en Jésus, Fils de Dieu. Reconnaissons en lui, l’amour du Père et par conséquence notre filiation divine. Accueillons sa Parole comme parole de vérité sur Dieu et de Dieu. C’est la Bonne Nouvelle de cet évangile. Alors, même si le qualificatif de roi nous gène ou nous parait ambigüe, nous avons l’occasion de refaire Profession de Foi. Belle occasion aussi pour nous poser la question de la vérité de notre vie et des instances auxquelles nous appartenons. L’évangile est-il pour nous toujours une référence impérieuse ? Nous voyons bien que le flou, nous éloigne de la vérité et de la communion avec Dieu. Choisissons la vérité pour notre joie et celle des autres.
Père Jean COURTES