Le récit du baptême de Jésus a une portée théologique forte. D’abord en se faisant baptiser par Jean, Jésus se met au niveau des pécheurs, de tous ceux qui viennent pour se convertir, pour changer de vie. Matthieu nous raconte que Jean a refusé dans un premier temps de le baptiser, car il ne se sentait pas digne de dénouer le lacet de sa chaussure, mais devant l’insistance de Jésus, il l’a baptisé. Jésus assume sa solidarité avec notre humanité et il se fait pénitent avec les pécheurs. Ensuite, c’est au cœur de son baptême que se manifeste son lien unique avec Dieu son Père. Enfin, cette manifestation de Dieu sous la double forme de la colombe et de la voix annonce le choix de Dieu de vivre au milieu des hommes. En manifestant que Jésus est son Fils, il en fait son médiateur.
Jean-Baptiste annonçait que le Messie baptiserait dans l’Esprit saint et dans le feu. Qu’est-ce qu’il voulait dire ? Quand Luc écrit, les disciples ont reçu l’Esprit à la Pentecôte. C’est lui qui les unit au Ressuscité, c’est lui qui les unit entre eux, c’est lui qui les éclaire, les guide, leur permet de vivre leur foi jusqu’au bout. Pourquoi le feu ? Parce que leur cœur est enflammé par le feu de leur amour pour Jésus, pour Dieu le Père, pour cet évangile dont ils sont désormais les héritiers et les annonceurs. Le baptisé vit dans, pour et par l’Esprit Saint qui le plonge dans l’intimité du Dieu amour.
Baptisés, nous sommes marqués par cette vie divine. Elle est notre identité, notre moteur, notre projet. Nous avons reçu l’amour du Père et du Fils pour en vivre, le manifester et le diffuser par notre témoignage. Bien sûr à nous de choisir et nous le savons par expérience, nous le vivons avec des variations d’intensité. A des moments, nous sommes conscients à 100% de notre filiation divine, à d’autres moments, nous sommes plus éloignés, et selon nos tempéraments, notre environnement et les circonstances, notre témoignage est plus ou moins clair. Reprenons conscience de notre baptême, revenons aux expériences spirituelles fortes qui nous ont marqués. A quels signes sentons-nous que Dieu nous aime ? Comment nous rend-t-il heureux dans notre vie ? Où et comment l’évangile nous interroge ? Soyons ou devenons témoins du Dieu amour et du Christ ressuscité.
« Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui », dit le psaume 8. Le baptême nous apporte une réponse : l’homme est le fils bien aimé du Père, il est fait pour aimer, pour le bonheur, pour être dévoré par cet amour qui consume tout mal et fait vivre dans la communion. Rien n’est impossible à Dieu !
Père Jean COURTES