Cana, signe de la nouvelle alliance ! 2° dimanche C. 16 janvier 2022

Marko Rupnik

Ne cherchez pas la mariée, elle n’est pas là ! Le marié d’ailleurs n’est pas au centre du récit. Avec ce texte des noces à Cana, Jean nous livre une catéchèse : Jésus noue la nouvelle alliance entre Dieu et l’humanité. C’est le premier signe, donc le début de sa vie publique, sur la croix, il la rendra définitive. Le thème des noces est fréquent dans la bible pour nous parler de la relation de Dieu avec son peuple. Isaïe dans la première lecture fait parler Dieu : « Toi, mon peuple, on ne t’appellera plus la ‘délaissée,’ mais ma ‘préférée’, mon épouse. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » Osée, le Cantique des cantiques, la parabole des invités à la noce, etc., insistent sur ce lien fort, indéfectible de Dieu avec son peuple, et avec et par Jésus avec toute l’humanité.

A partir de ce récit de Jean, quels sont les points qui aujourd’hui peuvent nourrir notre prière et nous pousser à vivre notre foi. Quelle Bonne Nouvelle pour nous ?

D’abord ce miracle à lieu à cause d’un manque de vin et il est fait pour manifester la gloire de jésus et que ses disciples croient en lui. Nous sommes ses disciples et nous avons besoin de signes pour croire en lui. Notre foi est fragile et a besoin d’être réveillée, revigorée par des interpellations de l’Écriture, des rencontres avec lui dans la prière, des rencontres avec des frères et sœurs qui manifestent la gloire de Dieu. Dans la chapelle Notre Dame de la Sagesse une exposition d’une vingtaine de tableaux me parlent de la création, de la lumière, de l’espérance, de Dieu.

Ensuite la démesure, l’abondance : 600 litres de vin, près de 100 bouteilles, trop, c’est trop ! Jean nous affirme par là que le don de Dieu nous dépasse, nous comble. Ce signe de l’abondance, je le comprends, je le relie à l’amour. Quand nous aimons nous ne comptons pas ! Le don est sans fin. Je suis très frappé par l’amour inconditionnel des parents pour leurs enfants. Quoi qu’il arrive le lien est toujours là, plus fort que tout. L’amour de Dieu pour nous aussi.

Enfin la qualité ! Non seulement, il y a trop de vin, mais aussi il est bien meilleur que le précédent. Là aussi, le vin de l’amour qui se déguste dans le couple,  avec ses enfants et avec des amis intimes est bien supérieur ou devrait l’être à celui que nous buvons avec les autres. En Jésus, Dieu renouvelle son alliance. L’ancienne, représentée par les cuves d’eau réservées aux ablutions rituelles est transformée : c’est le passage, la Pâque du Christ qui se profile ici, le vin deviendra à la Cène, le sang du Christ versé sur la croix.

Nous sommes à la fois les convives et les serviteurs. Nous sommes invités permanents au repas du Christ. Il nous donne sa vie, il nous fait communier à cet amour de Dieu qui fait de nous des enfants, des frères et sœurs. Mais nous sommes aussi ces serviteurs qui puisent l’eau changé en vin pour servir le vin nouveau de la joie de l’amour de Dieu ceux avec qui nous vivons, ceux que nous rencontrons. Cette joie manque souvent à nos rassemblements, à nos messes dominicales. A nous de nous engager pour que cette joie éclate : nous croyons et nous annonçons que le Christ est ressuscité. Nous sommes les intermédiaires discrets de la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ par notre foi, notre espérance, par notre vie fraternelle et notre joie. Il y a à faire !

Père Jean COURTES

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